Comment conjuguer natation et des disciplines asiatiques aussi nobles et riches que le Zen ou le Kyudō ? Les articles publiés dans la rubrique "Kaizen" de ce blog étaient les prémisses de cette réflexion.
Pour aller plus avant, on pourrait concevoir une pratique spécifique de la natation que l'on pourrait appeler Mizudō du japonais, Mizu (水) qui signifie l’Eau et Dō (道) qui signifie la Voie.
Voici un texte du Maître Taïkan Jyoji qui décrit la "Voie" :
"La notion de Voie est, pour les Occidentaux, difficile à saisir. Le mot Voie vient du mot japonais do qui vient lui-même du mot chinois tao, de la philosophie du Yin et du Yang. Dans le Zen, le mot “Voie” contient aussi le sens d’esprit ou cœur.
On l’écrit ordinairement avec un “V” majuscule car la Voie dans la tradition chinoise et japonaise mène à la réalisation de soi. Le mot “Do” qui figure dans la composition de chaque discipline spécifique s’écrit par un idéogramme composé en deux parties : l’une signifiant la tête ou le chef, c’est-à-dire la notion de principe originel, l’autre représentant un pied, un déplacement, un progrès.
Mais cela ne suffit pas de s’atteler simplement à la
technique ou à faire attention seulement à son matériel. On n’apprend rien
lorsqu’on fait attention seulement aux apparences. Dans le cas du Kyudō, un tir
à l’arc qui vient de l’esprit et du cœur, autrement dit qui vient du fond d’un
être, est l’expression d’une grande sincérité. Là on touche véritablement à la
nature authentique qui sommeille en soi, qui veut s’épanouir. Le mot Do désigne
également l’Eveil.
La Voie de l'Eau ou "Voie de l'O" est une pratique de la natation qui cherche donc à intégrer les principes et les valeurs du Yoga, du Qi-Gong, de la méditation Zen et de l'art martial Kyudō.
Pour aller plus avant, on pourrait concevoir une pratique spécifique de la natation que l'on pourrait appeler Mizudō du japonais, Mizu (水) qui signifie l’Eau et Dō (道) qui signifie la Voie.
Voici un texte du Maître Taïkan Jyoji qui décrit la "Voie" :
"La notion de Voie est, pour les Occidentaux, difficile à saisir. Le mot Voie vient du mot japonais do qui vient lui-même du mot chinois tao, de la philosophie du Yin et du Yang. Dans le Zen, le mot “Voie” contient aussi le sens d’esprit ou cœur.
On l’écrit ordinairement avec un “V” majuscule car la Voie dans la tradition chinoise et japonaise mène à la réalisation de soi. Le mot “Do” qui figure dans la composition de chaque discipline spécifique s’écrit par un idéogramme composé en deux parties : l’une signifiant la tête ou le chef, c’est-à-dire la notion de principe originel, l’autre représentant un pied, un déplacement, un progrès.
Tout cela implique un déplacement dans le sens d’une
origine. Pratiquer dans l’esprit de la Voie devrait amener à la plénitude.
La Voie de l'Eau ou "Voie de l'O" est une pratique de la natation qui cherche donc à intégrer les principes et les valeurs du Yoga, du Qi-Gong, de la méditation Zen et de l'art martial Kyudō.
- S’inspirer du
Yoga pour réaliser un travail conscient d'inspirations et d'expirations : par exemple, en crawl, il s’agira de respirer sur un rythme de 3 ou 4 temps
en expirant tout au long de la phase sous-marine et en cherchant à avoir une
expiration complète et profonde mobilisant les trois niveaux de respiration du
yoga : la respiration abdominale (au niveau du ventre), la respiration costale
(au niveau du thorax) et la respiration claviculaire ou respiration supérieure
; La respiration est l’élément de base ; elle doit provoquer un relâchement du mental, un lâcher-prise;
- S’inspirer du
Qi-Gong / Tai Chi en adoptant une gestuelle circulaire de manière ample et relâchée : en
crawl, par exemple, le retour aérien du bras cherchera à reproduire le
mouvement arrondi des mouvements de bras du qi-gong ; le geste doit être
harmonieux et esthétique ; On peut
s’inspirer du texte suivant qui explique l’utilisation des énergies en Qi-Gong : la
« montée » et la « descente » peuvent inspirer le mouvement vers
l’avant puis vers l’arrière du bras en crawl par exemple : la particularité étant qu’alors le côté
du nageur est « Yang », l’autre devient « Yin »:
Monter : L'énergie Yin monte en
nourrissant le corps. Ces mouvements dirigés vers le haut, sont destinés à
faire monter notre énergie Yin (intériorité) en partant des pieds, selon le
trajet des méridiens (situé sur les faces avant des jambes et du buste). Ils
vont nous aider à développer notre énergie Yin et à apaiser les tensions.
Descendre : l'énergie Yang descend en réchauffant et en animant. Les mouvements dirigés vers le bas sont destinés à faire descendre l'énergie Yang (action), selon les méridiens situés sur les côtés et dans le dos. Ils permettent de détendre tout le haut du corps et en particulier le cou (où réside bien des tensions) et à tonifier les jambes.
Entrer : l'énergie entre dans le corps pour le nourrir et l'informer. Les mouvements vont utiliser l'énergie Yang des méridiens, principalement situés sur les faces externes et postérieures des bras. Ils permettent de saisir une énergie extérieure et neuve pour gagner en vitalité.
Sortir : les énergies usées sont évacuées et purifient le corps (NDLA: c'est là que l'expiration longue et constante joue un rôle). Les mouvements pour évacuer l'énergie vont utiliser les trajets des méridiens des mains, des poumons et du coeur. Ils nous aident à détoxiner l'organisme et favorisent l'équilibre entre l'énergie Yin et Yang.
Descendre : l'énergie Yang descend en réchauffant et en animant. Les mouvements dirigés vers le bas sont destinés à faire descendre l'énergie Yang (action), selon les méridiens situés sur les côtés et dans le dos. Ils permettent de détendre tout le haut du corps et en particulier le cou (où réside bien des tensions) et à tonifier les jambes.
Entrer : l'énergie entre dans le corps pour le nourrir et l'informer. Les mouvements vont utiliser l'énergie Yang des méridiens, principalement situés sur les faces externes et postérieures des bras. Ils permettent de saisir une énergie extérieure et neuve pour gagner en vitalité.
Sortir : les énergies usées sont évacuées et purifient le corps (NDLA: c'est là que l'expiration longue et constante joue un rôle). Les mouvements pour évacuer l'énergie vont utiliser les trajets des méridiens des mains, des poumons et du coeur. Ils nous aident à détoxiner l'organisme et favorisent l'équilibre entre l'énergie Yin et Yang.
- S’inspirer du
Zen pour totalement vider son esprit de toute pensée en écoutant le rythme de
sa respiration, en cherchant à ressentir l’énergie au niveau de son abdomen
autour du nombril et en cherchant à tout moment à garder une parfaite rectitude
de la colonne vertébrale ; le nageur va ainsi chercher à tourner avec force son
regard vers l’intérieur ; il peut se concentrer sur des sensations, tels que l'écoulement de l'eau sur son ventre ou juste son expiration, sans jamais chercher à figer ses pensées qui doivent traverser son esprit comme les nuages passent au travers l'azur. La concentration sur le souffle sera une aide pour justement garder son esprit vide.
- S’inspirer du Kyudō pour harmoniser sa respiration avec le mouvement propulsif des bras de manière instinctive : le nageur ne doit plus du tout penser à sa technique mais ne doit chercher qu’à faire un avec l’eau et à se déplacer aussi aisément que s’il était porté par le courant. Comme le disent les maîtres du Kyudō: Il s’agit de trouver la paix ultime, le silence intérieur et la maîtrise de soi. D’unir dans un juste équilibre le corps et l’esprit, lié par le souffle. Se fondre dans l’instant présent pour accéder à la réalité ultime et renaître. Tendre vers la justesse : d’agir et d’être. Ce qui fait dire que le but suprême du Kyudō est la Beauté. Non pas au sens occidental du terme ; cette beauté éphémère, plaquée sur les choses et sur les gens. Mais plutôt, d’une beauté immatérielle née – il est vrai, de l’esthétique de la silhouette, et aussi de l’alchimie d’une posture juste, tant intérieure qu’extérieure.
Ainsi, si le Kyudō est souvent désigné sous l’appellation « zen debout », le Mizudō serait alors plutôt une sorte de « zen allongé ».
- S’inspirer du Kyudō pour harmoniser sa respiration avec le mouvement propulsif des bras de manière instinctive : le nageur ne doit plus du tout penser à sa technique mais ne doit chercher qu’à faire un avec l’eau et à se déplacer aussi aisément que s’il était porté par le courant. Comme le disent les maîtres du Kyudō: Il s’agit de trouver la paix ultime, le silence intérieur et la maîtrise de soi. D’unir dans un juste équilibre le corps et l’esprit, lié par le souffle. Se fondre dans l’instant présent pour accéder à la réalité ultime et renaître. Tendre vers la justesse : d’agir et d’être. Ce qui fait dire que le but suprême du Kyudō est la Beauté. Non pas au sens occidental du terme ; cette beauté éphémère, plaquée sur les choses et sur les gens. Mais plutôt, d’une beauté immatérielle née – il est vrai, de l’esthétique de la silhouette, et aussi de l’alchimie d’une posture juste, tant intérieure qu’extérieure.
Ainsi, si le Kyudō est souvent désigné sous l’appellation « zen debout », le Mizudō serait alors plutôt une sorte de « zen allongé ».
Évidemment, cela nécessite une excellente maîtrise
technique pour pouvoir évoluer de manière tout à fait détachée, sans avoir à se préoccuper des fondamentaux de la natation : c’est une approche qui va bien au-delà de la simple
natation sportive. Il ne sera question ni d’amplitude, ni de vitesse, ni de
nombre de coups de bras mais uniquement d’une nage harmonieuse, méditative et en accord
avec l’élément liquide : une voie particulièrement enrichissante à poursuivre pour faire de tout ou partie de ses séances autre chose qu'un simple exercice physique.
S. Séhel
Auteur du "Guide du Crawl Moderne"
S. Séhel
Auteur du "Guide du Crawl Moderne"