vendredi 20 mai 2011

Entraînement: dura lex, sed lex (*)




....ou comment construire une routine d'entraînement un tantinet efficace quand on s'entraîne pas en club mais aux horaires publics !


Si vous nagez en clubs ou bien si vous êtes un féru d'entraînement, vous avez très probablement déjà un bon programme auquel vous pouvez vous tenir. 


Si d'ailleurs vous cherchez un vrai plan d'entraînement, je vous conseille de regarder sur d'autres sites et surtout d'en parler à un entraîneur: pour qu'un plan d'entraînement ait en effet de la valeur, il faut qu'il soit vraiment adapté aux caractéristiques personnelles du nageur, à ses objectifs et à son stade de développement.

Maintenant, si vous faites partie du commun des nageurs (mais vous êtes quand même assez bon nageur ou nageuse) et que vous devez vous accommoder des plages d'ouverture au public pour nager, c'est souvent difficile de rendre ses séances efficaces, sans même parler de suivre un plan d'entraînement (car les conseils qui suivent ne sauraient être cela). 


Voici donc quelques idées pour des nageurs expérimentés, en bonne condition physique générale, pour organiser 3 séances par semaine (d'une durée de moins d'une heure chaque environ) qui devraient leur permettre de maintenir leur niveau, et même de progresser, tout en restant très simple, facile à mémoriser, en évitant la monotonie puisque chaque séance est très différente et peut s'adapter - à peu près -  à une piscine même bien remplie: ces séances s'articulent autour des trois "piliers de la sagesse" (qu'on retrouve dans quasiment tous les plans d'entraînement : c'est à dire endurance fondamentale, fractionné long et fractionné court). 


Pour mieux s'en souvenir, j'ai donné un petit surnom à chaque séance: tango, salsa et techno, qui parlent pour eux-mêmes.


1ère séance:  nom de code : "Tango"


Cette séance sera consacrée à nager longtemps à basse intensité ; c'est le moment de développer son endurance. Maître mot: endurance sans intensité et travail technique. "Plus c'est long, plus c'est bon!". 


Par exemple; série de 600m à volonté avec très peu de repos entre chaque (éventuellement avec pull-buoy ou plaquettes pour une ou deux séries de 600m). Le premier 600m sera évidemment très calme pour servir d'échauffement.


Si la piscine est pleine, ne vous forcez pas à sortir de votre rythme en voulant doubler à tout prix. Attendez quelques instants que le nageur devant vous s'éloigne et reprenez votre rythme de "sénateur". 

2de séance: nom de code : "Salsa" 


Cette séance est celle du rythme, du tempo !


Elle sera consacrée à du fractionné long avec changements de rythme; le principe est simple : au fur et à mesure de la séance, on réduit les distances en augmentant la vitesse.


Une telle séance peut par exemple être construite comme cela: 1000m crawl (qui serviront sur les premiers 500m d'échauffement) puis 400m crawl puis 200 crawl puis 100m crawl avec un court repos entre chaque. 


Si vous avez plus de temps, vous pouvez intercaler entre le 1000m et le 400m, un 600m ; l'objectif est de nager un peu plus vite à chaque série (ce qui semble facile sur le papier  puisque chaque série est plus courte que la précédente) ; il faut arriver à tenir toutes les séries sans s'épuiser, ni ralentir pendant la série et en gardant une durée égale de repos entre chaque série. Tout au long de la séance, il faut penser à l'amplitude en évitant de juste accroître votre fréquence de bras et de perdre en amplitude. L'idée est bien de nager de plus en plus vite (pas uniquement avec plus de fréquence). 


L’écueil à éviter: accélérer trop vite. C'est facile à détecter car on ne sera plus alors en mesure de tenir la série suivante complète avec une vitesse plus élevée que la précédente. Cela demande donc une bonne maîtrise des allures et de l'intensité de l'effort. 


Cette séance est plutôt à réaliser le jour où la piscine est la moins bondée pour pouvoir bien maintenir ses allures (sans trop d'à-coups).

3ème séance: nom de code : "Techno" 


C'est la séance ludique "adrénaline".


Au début, bien insister sur la phase d'échauffement: on peut faire des éducatifs, mélanger les nages, travailler sa technique, le battement de jambes, etc.... 


Après cet échauffement assez long (minimum 1000m/1500m), faire du fractionné court et rapide explosif (!) avec de longues phases de récupération. Par exemple, 20 ou 30x25m avec 25m de repos entre chaque. Faites cela avec un  chrono : faites le bipper (ou caler vous sur l'horloge) sur le temps visé au 25m et nager l'autre 25m pour ne repartir qu'une fois 2 bips passés: ex: 25m en 20s, 25m en 40s très lent.  Là encore, il faut arriver à garder la même allure voire pouvoir accélérer au fur et à mesure des séries; il ne s'agit de s'épuiser dès les premiers 25m.


Si la piscine est moins pleine, vous pouvez aussi faire des séries plus longues (type 50m sur le même principe). Plus l'intensité est élevée, plus le temps de repos sera long. L'intérêt de série de 25m est qu'elles fatiguent peu l'organisme car elles sont très courtes (par définition). 


Pour les nageurs vétérans, il est vraiment intéressant de chercher à toujours garder plusieurs séries courtes, explosives et intenses (avec beaucoup de récupération entre chaque) pour bien stimuler l'organisme et contrer un peu les effets d'un entraînement trop tourné vers l'endurance (tendance naturelle des nageurs plus seniors).


Bonne nage!

(*) "La loi est dure mais c'est la loi !" (...de l'entraînement)




mercredi 18 mai 2011

Matériel: les TYR Burner EBP Fins




La marque TYR lance un nouveau concept de mini-palmes: les Burner Fins.

Elles sont très compactes et courtes, ce qui oblige le nageur à avoir une haute cadence de battements pour qu'elles soient efficaces ; d'où leur nom "Burner" sans doute.

L'autre particularité est, que du fait de leur épaisseur importante, elles ont une flottaison plus élevée que d'autres palmes courtes. Ainsi, un peu comme un pull-buoy, elles vont avoir tendance à aider le nageur à garder une position plus horizontale sur l'eau.

Pour plus de détails, test commercial ici en anglais.


lundi 9 mai 2011

Gadget: le Polar RCX5 aimera-t-il l'eau ?



Apparemment le nouveau cardio de Polar, le RCX5 (bientôt disponible en France), aime bien l'eau. A tel point qu'il possède un mode "swimming". Seul petit hic selon le test mis sur l'excellent blog www.dcrainmaker.com, le problème récurrent et non résolu de la ceinture du capteur qui a tendance à glisser lors des "flip turns". Evidemment, pour les nageuses qui peuvent le glisser sous leur maillot, pas de soucis en revanche. 

Pour ceux qui cherchaient un cardio vraiment adapté à l'eau, le RCX5 est peut être une solution. D'autres tests de ce produit, une fois commercialisé, le confirmeront sans doute.



source: http://www.dcrainmaker.com/2011/05/weekend-at-home-and-in-pool-with-polar.html

lundi 2 mai 2011

Perfectionnement: quand les poumons ne servent pas qu'à respirer !




Vous faites peut être partie de ceux qui, malgré tous les efforts et les longues heures d'entraînement, se sentent toujours freinés par leurs fichues jambes !

Voilà un truc ou une prise de conscience qui vous fera peut être progresser ou vous aidera à réduire ce frein.

Tout d'abord, considérons le crawleur dans sa position horizontale sur l'eau. Son centre de gravité se situe au niveau de son bassin (voir les posts précédents de ce blog ou le livre "le plaisir de nager").


Logiquement, s'il enfonce la partie supérieure de son corps dans l'eau, la partie inférieure de son corps doit remonter, un peu comme si son corps était en bascule (voir dessin) sur son centre de gravité (situé donc au niveau du bassin).




De fait, c'est un truc qu'utilisent beaucoup de très bons nageurs. L'expression consacrée d'ailleurs en anglais à ce sujet est : "Press the lungs !" (traduction: enfoncer les poumons). Pour le mettre en pratique, il faut se concentrer sur un roulis non pas uniquement des épaules mais également de la partie du tronc juste au dessus du sternum (c'est à dire là où est située la plus grande partie du volume pulmonaire).

A titre d'illustration, je vous invite à regarder l'extrait vidéo suivant, en vous concentrant sur la position de la cage thoracique du nageur du milieu par rapport à son bassin. Vous pourrez remarquer la manière dont il s'applique à bien enfoncer sa cage thoracique dans l'eau et donc à avoir la partie frontale du sternum nettement plus basse que le bassin. 

En appliquant cette force vers le bas à cet endroit précis, il aide ainsi son bassin et ses jambes à rester bien dans le sillage de son corps et à coller à la surface, le point pivot (son centre de gravité) étant situé au niveau du bassin.



Pour travailler cela, concentrez-vous non pas tant sur le roulis des épaules mais plutôt sur le roulis de la cage thoracique dans son ensemble et essayez d'appuyer chaque flanc du sternum alternativement vers le fond dans ce roulis afin de chercher à ce qu'il soit toujours à une profondeur plus importante que vos hanches. N'hésitez pas à forcer le trait surtout au début en exagérant un peu l'enfoncement.

Si vous sentez une force de remontée en sens inverse, c'est parfaitement normal en vertu de la poussée d'Archimède. 

Cela demande un travail de concentration pour bien exercer l'appui au bon endroit du torse et pour sentir l'effet bascule sur les cuisses et vos jambes plus légères sur l'eau.



Comme quoi, on ne fait pas que respirer avec les poumons en crawl !


Bonne nage !

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