samedi 14 novembre 2015

La technique en virage en images

Sur cette vidéo, la belle technique de Steve Meredith en virage:




On peut remarquer :
- la puissance de sa projection (le bruit de l'impact est impressionnant),
- son excellent hydrodynamisme,
- la rotation du corps qui survient très tard après la projection du mur,
- la force de son ondulation
- et quel souffle !

Bonne nage !


vendredi 2 octobre 2015

3 conseils pour corriger rapidement un défaut trop courant : le cross-over

Le défaut du "cross-over" consiste à faire entrer sa main dans l'eau, non pas dans l'axe de l'épaule mais devant sa tête, voire encore plus du côté opposé du bras jusqu'à venir devant la ligne de l'épaule opposée.



C'est un défaut extrêmement courant chez les crawleurs à la technique fragile.

Ce défaut a pour conséquence de déséquilibrer le nageur, de lui faire perdre une nage bien rectiligne, d'augmenter sa traînée. Il complique également une bonne prise d'appui sur l'eau (évoquée dans le billet précédent de ce blog).

Voici trois conseils simples pour corriger ce défaut:

1. ne pas exagérer le roulis

Le roulis est conseillé pour bien nager le crawl: les épaules ne restent jamais à plat. Toutefois, plus le nageur aura tendance à exagérer le roulis de son corps et plus il lui sera difficile d'éviter ce cross-over. On conseille généralement de garder un roulis des épaules d'environ 35° par rapport à l'horizontale; lors de la phase d'inspiration, cet angle peut légèrement s'accroître mais sans dépasser les 45°.

2. rentrer la main dans l'axe de l'épaule

Pour éviter le cross-over illustré sur le dessin de gauche, il faut veiller, comme sur le dessin de droite, à entrer votre main dans l'axe de l'épaule de la manière la plus rectiligne possible.




3. s'imaginer nager sur 2 rails parallèles.

Dans le même ordre d'idée, vous pouvez vous imaginer nager sur 2 rails qui seraient posés sous chacune de vos épaules ; cela vous aidera aussi à ne pas trop exagérer votre roulis. Sur la photo ci-dessous, Laure Manaudou s'allonge sur ce rail imaginaire placée sous son épaule gauche. Au mouvement de bras suivant, elle en fera de même du côté droit.

Bonne nage !

Pour plus de détails et d'autres conseils sur le sujet, je vous renvoie au livre "Le Guide du Crawl Moderne".

vendredi 25 septembre 2015

Réussir sa prise d'appui (son catch) en 3 mouvements.

La prise d'appui de la main et du bras sur l'eau est décisive pour avoir une bonne propulsion. Cette première phase de retour vers l'arrière de la main et du bras (appelé "catch" en anglais) démarre juste après l'allongement du bras devant soi.

Ce geste nécessite à la fois une bonne technique et un bon ressenti de ses appuis sur l'eau, à l'exemple de la championne Katie Ledecky : il se décompose en 4 phases principales, l'extension du bras étant un préalable.


Commentaire: si vous avez du mal à rester bien horizontal sur l'eau et à garder votre bassin près de la surface, je vous conseille plutôt d'étendre votre bras en le pointant un peu vers le fond du bassin.



Commentaire: le premier mouvement après l'extension complète du bras consiste à légèrement casser le poignet et commencer à ressentir la pression de l'eau sur la partie supérieure de la paume de la main.

Commentaire: pour préserver le bon angle d'appui sur l'eau, le nageur doit, comme le fait Katie Ledecki, faire une légère rotation de l'épaule vers l'intérieur afin de tourner son coude de bas en haut. Pour visualiser le mouvement, imaginez vous avoir collé sur la pointe de votre coude la photo d'un visage et vous tournez le coude pour que ce visage vienne regarder en direction du mur du bassin parallèle à votre ligne d'eau ; ou bien chercher à reproduire le mouvement du coude comme si vous teniez bras tendu une carafe d'eau et que vous voulez remplir un verre placé devant vous. 


Commentaire: le coude se plie légèrement : le nageur doit ressentir la pression de l'eau sur la haut de la paume et le bas de son avant-bras. Le coude reste haut. Le catch est réussi.

Bonne nage !

Pour plus de détails et d'autres conseils sur le sujet, je vous renvoie au livre "Le Guide du Crawl Moderne".

vendredi 18 septembre 2015

3 conseils pour rapidement améliorer son battement de jambes

Le battement de jambes reste la plaie pour énormément de nageurs. Voici trois conseils simples pour rapidement améliorer votre battement :

- chercher à reproduire la sensation du mouvement de l'hélice de bateau : la meilleure image pour le battement est l'hélice de bateau. Imaginez que vos pieds cherchent à reproduire par leur position et leur mouvement l'hélice d'un bateau. Pour cela, ils doivent être très proches l'un de l'autre (on conseille souvent que les gros orteils doivent presque s'effleurer) et donc le battement doit être au final réalisé avec peu d'amplitude. Trop d'amplitude va augmenter la traînée et comme celle-ci augmente au carré de la vitesse, il est illusoire de croire qu'on effacera l'augmentation de la traînée par un surcroît de puissance.

- tendez les jambes : le battement ne vient pas du genou: si vous cherchez à générer la puissance de votre battement par le genou, cela ne marchera pas. Vous augmenterez la traînée de vos jambes. La flexion du genou va avoir lieu mais elle ne sera que la conséquence du mouvement qui devra venir du bassin. Une forte flexion du genou peut compenser un manque de souplesse de la cheville (voir ci-après) mais il aboutira à un battement qui ne sera ni économique, ni hydrodynamique.

- assouplissez vos chevilles et appuyez fort le battement : la clé de la propulsion en battement de jambes vient du fait que la cheville va projeter l'eau vers l'arrière. Pour cela, il faut que la cheville puisse former un certain angle avec la jambe. On estime que cet angle doit être autour de 60° au minimum. 

 (illustration tirée du livre "Le Guide du Crawl Moderne" Ed. Thierry Souccar)

Assouplir ses chevilles est donc important pour les nageurs qui ont les chevilles particulièrement rigides. Mais il y a aussi un petit "truc" à savoir: plus on appuie fort son battement de haut en bas, plus l'eau va exercer une pression sur la cheville et plus celle-ci aura donc de facilité à se mettre en position idéale pour projeter l'eau dans la bonne direction. Il est donc conseillé de ne pas hésiter à fouetter l'eau avec son pied de haut en bas lorsqu'on bat des jambes. Ce coup de fouet prend tout son sens s'il permet à la cheville de s'étirer vers l'arrière. Si la cheville reste bloquée, cela n'a pas d'intérêt.

Vous trouverez plus d'informations sur ce sujet dans le livre "Le Guide du Crawl Moderne".

Bonne nage !

vendredi 11 septembre 2015

3 conseils pour crawler tout de suite plus vite

Voici trois conseils très simples pour tout suite gagner en vitesse en crawl:

1. Concentrez-vous sur l'horizontalité

L'ennemi du nageur est la traînée, c'est à dire toutes les forces de frottement que l'eau génère et qui le freine. Moins le nageur est horizontal sur l'eau et plus sa traînée sera importante. Il est donc fondamental que vous remontiez vos jambes et votre bassin près de la surface. Vous devez vous attacher à toujours avoir un bon équilibre dans l'eau. Même s'il n'est pas propulsif, votre battement de jambes doit vous permettre de garder les jambes et les pieds près de la surface. Faites attention à la manière dont vous allongez le bras devant vous et à la position de votre tête. Ce sont là aussi des éléments importants pour garder une bonne horizontalité. Vérifiez de temps en temps par votre ressenti à chaque longueur la position de vos pieds et de votre bassin par rapport à la surface.



2. Rester bien en ligne

Comme l'ennemi absolu du nageur est la trainée, plus le nageur est large sur l'eau et plus il se freine: si vos jambes s'écartent trop ou bien si vous nagez de manière désaxée, vous augmentez votre traînée. Veillez à rester le plus rectiligne possible et serrer les jambes : vos genoux doivent toujours être proche l'un de l'autre et c'est la même chose pour vos chevilles. Vérifier de temps en temps où se placent vos chevilles et vos genoux à chaque longueur.



3. Engager votre épaule

L'épaule joue un rôle fondamental en crawl. Veillez toujours à bien avancer l'épaule devant vous et aussi surtout à l'enfoncer dans l'eau: elle doit venir se placer à hauteur de votre menton, afin qu'elle soit à la même hauteur, voire même plus bas que votre bassin et vos pieds. En combinant cet enfoncement et cet étirement de l'épaule avant, vous aurez une bien meilleure position dans l'eau.



En suivant ces trois conseils, vous réduirez votre traînée et vous crawlerez tout de suite plus vite.

Vous trouverez plus de conseils et de détails à ce sujet dans le livre "Le Guide du Crawl Moderne".


Bonne nage !

vendredi 4 septembre 2015

Les 15 objets indispensables à avoir dans son sac de natation

Quelles sont les choses indispensables à toujours avoir dans son sac de natation ?

Les absolument indispensables :

1 - un maillot : de préférence conçu dans des fibres qui résistent au chlore, au risque de connaître de grands moments de solitude avec un maillot déchiré ou qui baille trop au bord du bassin.



2 - une serviette : à moins d'avoir une excellente détente et une extraordinaire souplesse, pas évident d'arriver à sécher son corps entier avec le séchoir à cheveux qu'on trouve dans les piscines (je suis sûr que certains d'entre vous y ont déjà pensé !), alors autant avoir une serviette.




3 - Deux paires de lunettes : tout le monde ne le sait pas visiblement mais nager, ou plutôt bien nager, implique de mettre la tête sous l'eau. Il est donc très utile de nager avec des lunettes ou un masque de natation. Il existe des modèles à des prix et des formes différents. Le prix n'est pas obligatoirement le bon critère. A chacun de trouver le modèle qui lui convient. Les lunettes doivent avant tout tenir grâce à l'effet ventouse, l'élastique ne jouant qu'un rôle secondaire. Tant qu'à faire, il est toujours conseillé d'avoir une paire de rechange dans son sac.



4 - Deux bonnets : certains ne le considèrent pas comme indispensable et c'est bien dommage pour leurs cheveux et aussi avant tout pour les autres nageurs. Rien de pire qu'avoir à avaler un paquet de cheveux en milieu de ligne ! Il en existe de toutes les couleurs (bien que je trouve que les équipementiers pourraient faire un réel effort pour faire des bonnets beaucoup plus funs et classes; pourquoi ne pas reprendre par exemple les couleurs des clubs de natation les plus connus, à l'image de ce qu'on fait avec les maillots de foot ? Les bonnets des clubs US sont souvent très esthétiques). Autant avoir un bonnet de rechange dans son sac.



Les quasi-indispensables :

5 -  des bouchons d'oreille et pince-nez : malheureusement, il est loin le temps où l'eau est piscine était claire et vierge comme l'eau de source ; si vous développez des allergies, rhinites chroniques car vous nagez régulièrement en piscine, le remède le plus efficace semble être ces petits accessoires disgracieux mais efficaces. Évidemment, le pince-nez n'est pas idéal pour avoir la meilleure respiration mais c'est parfois le prix à payer pour éviter d'avoir le nez encombré à jamais. 



6 - le pull-buoy : pour beaucoup de nageurs moyens, cet accessoire reste leur béquille favorite, comme le stabilisateur sur le vélo d'enfant (vous vous souvenez les petites roues de votre premier vélo). A utiliser avec modération mais tout de même utile pour l'apprentissage. A partir d'un certain niveau, pourquoi ne pas plutôt les remplacer par les palmes d'ailleurs...Ca vous fera gagner de la place dans votre sac.



7 - les palmes : cela sera toujours un mystère que de voir débarquer dans une piscine de 25 mètres un nageur avec des palmes dignes du Grand Bleu, car c'est un peu comme monter le Galibier en vélo électrique. 5 mouvements de jambes et voilà la longueur finie ! Non ! les palmes en piscines doivent être courtes ! Dans ce domaine, la longueur de l'objet ne fait pas sa valeur d'usage, loin de là !


8 - les plaquettes :  plus ou moins techniques : j'ai une préférence pour celles avec des trous :



Les moins indispensables :

9 - un bipper / métronome : de préférence étanche et qui aime l'eau : il vous permettra de rythmer votre nage et d'effacer les temps morts :



10 - un lecteur Mp3 étanche : pour le moment, difficile de dépasser la qualité sonore des lecteurs fonctionnant par conduction osseuse (mais malheureusement encore (très) chers).

 11 -  Un peigne : existe dans toutes les tailles pour des usages multiples :


12 - des élastiques : d'abord, ce petit élastique assez large à fixer sur ses chevilles : il ne prend pas de place ; même si vous ne vous en servez que très peu, c'est toujours utile à avoir pour les jours où vous êtes d'humeur pour des séances de torture. Les nageurs les plus pros pourront aussi avoir une paire d'élastiques de musculation qui sont des outils utiles à l'échauffement ou bien au renforcement musculaire.


13 - des produits d'hygiène et de beauté en rapport avec la coquetterie du nageur (à défaut, le distributeur de savon de la piscine peut faire l'affaire ) :



14 - Un tuba frontal : loin d'être inutile, cet accessoire aidera les débutants mais aussi les bons nageurs à parfaire la symétrie de leur nage et travailler leur bras faible (on en a presque toujours un). Malheureusement, un peu volumineux dans le sac de piscine d'où une petite suggestion aux équipementiers : pourquoi ne pas créer un modèle démontable ?



15 - Et bien évidemment aussi : un livre sur le crawl !


PS: Pour le sac de natation lui-même, il faudra le choisir en fonction du volume des objets à transporter.



Bonne rentrée et bonne nage !

lundi 25 mai 2015

Le crawl "hip driven": késako ?

Parmi les nombreux styles de crawl décrits dans le livre "Le Guide du Crawl Moderne", l'un des plus spectaculaires est sans doute le crawl "hip-driven". En français, on pourrait le traduire par le crawl guidé ou généré par le bassin.

Il s'agit pour le nageur d'initier le mouvement du roulis à partir du bassin (et non des épaules) et de véritablement venir se positionner sur le côté en s'allongeant au maximum à chaque coup de bras. 

Le bassin initie le roulis avec l'aide du battement de jambes. Ainsi, tout commence d'un battement de jambes qui peut se limiter à peu de battements. Ensuite, le nageur fait pivoter son bassin, tout en allongeant bien le bras devant lui. Il se retrouve ainsi dans une position spectaculaire, positionné de côté comme sur la photo (on remarque sur la photo de Michael Phelps le degré quasi identique d'inclinaison du bassin et des épaules). Pour arriver à une telle inclinaison du bassin, il faut que ce soit le bassin qui initie le roulis beaucoup plus que les épaules. Quand le nageur initie le roulis par les épaules, son bassin ne prend pas autant d'angle généralement.




Un merveilleux nageur expert du style hip-driven est le chinois Sun Yang. On voit très bien comment son mouvement se décompose sur la séquence suivante : je vous conseille d'observer les jambes et le bassin de Sun Yang avant tout :

1. En position de départ, le nageur est allongé sur le côté.


2. Sun Yang lance son mouvement de rotation du bassin avec soit 3 battements de jambes, soit un seul battement de jambes. On voit sur la photo ci-dessous son avant-dernier battement avec la jambe gauche:

3. Le dernier battement (ou l'unique battement lorsqu'il n'en fait qu'un) est effectué généralement avec plus de forces que les précédents pour augmenter la génération de puissance du bassin et la recherche d'amplitude. On voit le degré important de flexion de son genou droit pour projeter avec le plus de force possible l'eau avec sa jambe et la bascule importante du bassin qui suit :


4. A la suite de quoi, il roule très vite de l'autre côté, le bassin en premier pour se retrouver dans cette position de roulis très extrême, allongé de tout son long sur le côté, avec la plus grande extension possible du bout des doigts jusqu'aux orteils:



On voit bien sur l'image suivante la grande différence d'inclinaison des hanches entre Sun Yang (style hip driven / cercle rouge) et Yamamoto (style shoulder driven / cercle vert):


Cette technique est quasiment inconnue des nageurs récréatifs dont la quasi-totalité reste convaincu que le bassin doit rester plutôt fixe lorsqu'on crawl et que ce n'est jamais le bassin qui guide le mouvement du roulis. 

Il est regrettable que si peu de nageurs connaissent ce style de crawl, le maitrisent et le pratiquent car c'est une nage extrêmement agréable et qui ouvre énormément de champ d'explorations : c'est une technique extrêmement efficace pour nager vite dès lors qu'on évite les temps morts inutiles qui freinent le nageur (en témoigne les performances du chinois Sun Yang et d'autres nageurs notamment australiens). C'est une technique extrêmement efficace aussi pour avoir un crawl très décontracté et relâché, plus méditatif (voir par exemple mon billet sur le Mizudo). Il procure d'excellentes sensations de glisse notamment. Les nageurs les moins athlétiques peuvent s'aider de petites palmes pour parfaire cette technique. En plus comme son nom l'indique, cette technique sollicite moins l'épaule ; ce sont beaucoup plus les muscles du tronc qui sont sollicités.

La méthode américaine "Total Immersion" s'est très largement inspirée du style hip-driven.

L'image de Michael Phelps est tiré du blog californiaswimtechniques.blogspot.fr consacré justement au style hip-driven et que je vous invite à lire.

Bonne nage !

lundi 18 mai 2015

Interview : sous les conseils bienveillants d'un grand champion, Loic Branda

      Quel nageur n'a jamais rêvé de bénéficier des conseils bienveillants d'un grand champion?

Loic Branda, ancien champion français d’eau libre (notamment sur 10 et 25kms et classé 5ème de l'épreuve de 25kms des championnats du Monde 2009 et 6ème sur l'épreuve de 5kms de ces mêmes championnats) a décidé de partager son expérience et sa connaissance de l'eau libre avec les triathlètes et nageurs amateurs en organisant des stages de natation sur la Côte d'Azur. Ce type de stage est assez répandu dans les pays anglo-saxons mais encore très peu en France.


Loic Branda
J'ai eu le plaisir d'interviewer Loic à ce sujet et sur sa perception des triathlètes et des nageurs amateurs qui participent à ses stages.

Question: Loic, en quoi consistent ces stages et à qui s'adressent-ils ?

Ces stages s’adressent à tous les nageurs et triathlètes débutants en natation ou confirmés qui désirent se perfectionner en natation en milieu naturel. La plupart des nageurs et triathlètes travaillent leur technique et leur endurance en piscine. Pourtant tous les triathlons sont en milieu ouvert ! La natation en eau libre avec la combinaison, les vagues, les éléments extérieures change grandement la nage de chacun. Nous avons un cadre merveilleux et un climat propice pour pratiquer la natation en mer une grande partie de l’année, c’est une chance !

Nous avons deux formats de stages : le premier dure 3 jours et le second dure 5 jours. Il s’agit de stage de perfectionnement ou de découverte de natation en eau libre qui pour cette année se déroulent de Mai à Septembre, mais dont la saison sera rallongée l’année prochaine.

Pendant ces stages nous essayons d’aborder l’ensemble des spécificités de la natation en eau libre et d’une natation adaptée au triathlon.

Nous avons :

- une partie technique de nage avec un cours théorique sur le crawl, un cours théorique sur les spécificités de la natation en eau libre, une séance d’analyse vidéo en "one by one" avec moi. Bien sûr tout au long des stages je reprends les nageurs techniquement. Le nombre maxi de participants permet justement un suivi de qualité pour nos stagiaires.
 
    -  une partie endurance avec des sorties longues, du fractionné, etc.. en fonction des groupes et du niveau.

- une partie spécificités de la natation en eau libre avec des ateliers variés : passage de bouée, départ, nage en groupe, travail d’orientation, drafting, sortie à l’Australienne, etc...

- enfin en dehors de l’eau nous avons une partie travail à sec avec un préparateur physique, et une introduction à la micronutrition.

Les points sur lesquels nous nous concentrons sont particulièrement la technique de crawl, les spécificités de la natation en eau libre, et l’adaptation des nageurs à la natation en milieu naturel. Le but est que chacun de nos stagiaires puissent repartir avec les clés pour gagner en confiance et en efficacité sur les parcours de natation.

Question : c’est toi qui supervise tout le stage ?

C’est un des points principaux : je suis présent et chef d’orchestre à tous les stages que je propose, et pendant la durée complète du stage. Mon équipe est ensuite composée d’un préparateur physique et d’une ostéo pour les stages 3 jours, d’un pilote et d’un sauveteur pour les stages 5 jours en fonction des inscrits.

Question: quels sont les principaux défauts techniques de ces nageurs ?

Les principaux défauts que j’ai pu remarquer chez les stagiaires sont le plus souvent le placement des appuis sous l’eau et l’absence de roulis au niveau des épaules (lié le plus souvent à une manque de souplesse du haut du corps). Je remarque également des problèmes de positionnement de la tête. Ces défauts sont d’autant plus marqués en mer, puisque un nageur qui n’a pas l’habitude est vite perturbé par les éléments extérieurs (vagues, flottabilité, etc...). Nous travaillons la souplesse des épaules avec le préparateur physique et la technique avec moi-même.

Question : J’avais pu remarquer sur les images de ton DVD « nager en eau libre », la technique très particulière que tu as de sortir tes épaules au-dessus de l’eau ce qui te donne un mouvement d’ondulation au-dessus de la vague, un geste qu’on voit très rarement en bassin ; je me demandais quelle est était cette technique particulière de placement du bras sous-marin propre à l’eau libre ? (voir vidéo)


(à 0'53'' de la vidéo)


En effet très peu de nageurs de bassin l’utilisent car ce n’est pas adapté à l’eau « plate » (Seb Rouault dans une mesure moins « verticale » faisait ce genre de boitage sur son crawl). Cette technique est en fait une adaptation quand l’eau est un peu agitée ou permet d’effectuer une relance ou bien de sortir un peu plus la tête de l’eau sans perdre trop de vitesse : augmentation des jambes, appui bras opposé à la respiration plus fort. On pourrait comparer ça à un cycliste qui se relance en danseuse.

Pour plus d'infos sur ces stages: http://www.swimtheriviera.com

Pour contacter Loic BRANDA:  contact@nager-en-eau-libre.fr

samedi 7 mars 2015

Kaizen: pratiquer la respiration abdominale en crawl

La respiration abdominale consiste à respirer "par le ventre" en se concentrant sur le déplacement du diaphgrame (en opposition à la respiration thoracique); en inspirant, on cherchera à gonfler le ventre et en expirant, on cherchera à rentrer le ventre (voir illustration).



Les bienfaits et vertus de la respiration abdominale (ou diaphragmatique) sont largement connus. Dans ce mode de respiration, c'est le système parasympathique qui domine et bloque les effets anxiogènes du système sympathique. C'est d'ailleurs la manière dont on respire en méditation pour avoir la respiration la plus lente et profonde possible, pour s'apaiser, se déstresser.

Cette respiration se pratique le plus facilement en position assise ou allongée. Elle n'est pas aisée à réaliser en position allongée avec les bras tendus le long de la tête. Elle l'est encore moins quand les bras ne sont pas fixes mais mobiles comme en crawl. Pourtant, inclure, dans sa pratique du crawl, un tel mode de respiration pourra rendre vos séances de natation plus relaxantes et revivifiantes et vous apportera un surcroît important d'oxygénation. 

Voici quelques conseils de mise en pratique :

- pour les novices, ce type de respiration va plus facilement se pratiquer à allure lente, idéale à l'échauffement ou en récupération : en respiration abdominale, la phase d'expiration est généralement plus longue que la phase d'inspiration et le crawl s'y prête bien car le temps d'inspiration est limité (le temps durant lequel la bouche est au dessus de la surface de l'eau évidemment).

- la respiration en 4 temps (voire même 5 temps) se prête bien à la respiration abdominale : elle laisse le temps de bien vider ses poumons en rentrant bien le ventre (ce qui va nécessiter un effort des muscles abdominaux). Le nageur va éventuellement rallonger un peu la durée de sa phase d'inspiration, en restant un peu plus longtemps le bras tendu devant soi, la bouche à la surface de l'eau pour bien inspirer par le ventre.

- à titre d'entraînement à une telle pratique, le nageur pourra, chez lui, s'habituer à respirer avec le ventre, en position allongée les bras tendus au long de la tête. Cela nécessite un réel effort au début. Dans le bassin, en bout de ligne, entre les longueurs, il pourra aussi s'appliquer à respirer abdominalement en plaçant sa main sur son ventre.

Il est intéressant de noter, comme les arts martiaux le soulignent, qu'il est très difficile de produire un effort puissant durant la phase d'inspiration. Au contraire, les phases d'expiration sont idéales pour fournir un tel effort et une sur-expiration sera propice à produire un effort très violent (à l'exemple du karaté). C'est à garder à l'esprit en crawl, en ne cherchant pas à produire un effort important tant que l'on n'a pas fini d'inspirer.

La maîtrise de cette respiration sera fondamentale pour le nageur qui cherche à associer natation et méditation (voir mon billet sur la Voie de l'Eau). Si le nageur souhaite développer l'aspect méditatif d'une telle pratique, il pourra s'efforcer de souffler l'air en prononçant, par exemple, le nombre de l'inspiration qu'il vient de faire ("UN" sur la première phase d'expiration, puis "DEUX" et ainsi de suite). Cela permet de vider son esprit et de ne se concentrer que sur sa respiration. Il pourra même réaliser l'intégralité de sa séance (ou quasiment) en nageant de la sorte.

Ce travail de respiration abdominale sera également bénéfique pour le nageur sportif ; en rendant cette respiration abdominale plus automatique, il l'aidera à développer son volume d'inspiration ce qui sera payant sur ses performances.

Au final, on peut résumer les bienfaits de la respiration abdominale en natation :
  • augmentation de la capacité pulmonaire et du volume d'air inspiré ;
  • effet relaxant et revivifiant ;
  • effet positif sur la concentration et le mental ;
  • effet positif sur la gestion du stress (particulièrement utile en compétition et pour les triathlètes qui ressentent un fort stress lorsqu'ils nagent en eau libre) ;
  • musculation des muscles abdominaux.

Bonne nage !

PS: pour les lecteurs cyclistes et triathlètes, il est facile de s'exercer à ce type de respiration abdominale à vélo. La position du cycliste s'y prête bien.

mardi 3 février 2015

Kaizen : nageur de moyens ou nageur de jugement ?

Voici un texte remarquable du philosophe Alain (1868 - 1951): il y parle d'escrime mais cela peut s'appliquer à tant de sports:

(...) Je sentis mieux cette réconciliation de l'âme et du corps sur la planche d'escrime que sur les livres, et par l'enseignement d'un vieil Alsacien, sorte de chat maigre, et qui pensait par le bouton de son fleuret. Par la sévérité de cet homme vif, je connus quelquefois le bonheur de faire et de penser en même temps, de façon qu'il n'y avait point d'écart sensible entre le projet et l'exécution; vouloir toucher et toucher, ce n'était qu'un. Que cela fût la condition de la dernière vitesse, c'est ce que l'expérience montrait bien. Mais la sagesse des maîtres d'escrime portait plus loin encore la leçon; car ils appellent tireurs de moyens ceux qui, par la structure de leur corps, exécutent vite ce qui leur est prescrit ou ce qu'ils ont décidé; mais, par opposition, ils appellent tireurs de jugement, mot admirable, ceux qui conçoivent en exécutant, c'est-à-dire qui pensent par leur corps tout entier. Voilà donc, en cet exemple, le jugement qui coïncide, en toutes ses parties, avec le sentiment.

(Lettres au Docteur Mondor, Paris, Gallimard, 1924 (in: Les Arts et les Dieux, Paris, Bibliothèque de la Pléiade, 1958, pp.728-729)).

Alors êtes-vous plutôt nageur de moyens ou nageur de jugement ?

A méditer....

Bonne nage !