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dimanche 23 février 2020

Réussir sa prise d'appui ou "catch" en crawl

1. Que signifie cette expression dont on entend tellement parler autour des bassins ?

"Catch" signifie simplement "attraper" en anglais ; l'expression désigne la phase durant laquelle le nageur commence à exercer son appui sur l'eau vers l'arrière avec sa main, puis avec son avant-bras.

Le catch, c'est à dire la prise d'appui de la main et du bras sur l'eau est décisive pour avoir une bonne propulsion. C'est d'autant plus vrai dans le crawl actuel ou moderne où on insiste sur une prise d'appui rapide dans le cycle de nage (l'idée, confirmée par la pratique, étant que cela permet une propulsion plus efficace).

2. Pourquoi est-il si fondamental ?

Le catch va déterminer en grande partie la qualité de votre propulsion; un peu comme le contact du pied avec le sol pour un coureur ; si en courant, votre pied glisse sur le sol, alors vous n'aurez pas d'équilibre et de puissance; c'est dans une large mesure similaire en crawl si votre bras passe à travers de l'eau ; vous n'aurez ni une propulsion efficace, ni un bon équilibre.

3. En quoi consiste-t-il ?

Ce geste nécessite à la fois une bonne technique et un bon ressenti de ses appuis sur l'eau.

En suivant l'exemple de la championne Katie Ledecky, on peut le décomposer en 4 phases, l'extension du bras étant un préalable mais on y reviendra plus en détail dans un autre post.



Commentaire: si vous avez du mal à rester bien horizontal sur l'eau et à garder votre bassin près de la surface, je vous conseille plutôt d'étendre votre bras en le pointant un petit peu vers le fond du bassin: l'erreur à ne pas commettre à ce stade serait d'étendre le bras vers la surface.



Commentaire: le premier mouvement après l'extension complète du bras consiste à rapidement casser le poignet et à commencer à ressentir la pression de l'eau sur la partie supérieure de la paume de la main. Il ne faut pas s'attarder après avoir étendu le bras pour initier l'appui sur l'eau.


Commentaire: pour préserver le bon angle d'appui sur l'eau, le nageur doit, comme le fait Katie Ledecki, faire une légère rotation du coude vers l'intérieur afin de tourner son coude de bas en haut. Pour visualiser le mouvement, imaginez vous avoir collé sur la pointe de votre coude la photo d'un visage et vous tournez le coude pour que ce visage vienne regarder en direction du mur du bassin parallèle à votre ligne d'eau ; ou bien chercher à reproduire le mouvement du coude comme si vous teniez bras tendu une carafe d'eau et que vous voulez remplir un verre placé devant vous. 




Commentaire: le coude se plie légèrement : le nageur doit ressentir la pression de l'eau sur la haut de la paume et le bas de son avant-bras. Quand le catch est réussi, le nageur doit presque avoir la sensation de nager avec des plaquettes, tant la sensation de pression de l'eau sur la main et l'avant-bras est forte : la sensation de pression  à cet instant doit se situer en haut de la palme de la main et juste au dessus du poignet. Pour certains, c'est un peu la sensation que l'eau vous donne la main (comme un adulte donne la main à un enfant).

La suite du catch consiste à abaisser la main tout en gardant le coude haut, c'est à dire que le poignet doit toujours se trouver sous le coude, comme on peut le voir sur la série de photos suivantes d'un catch particulièrement réussi (là encore, il s'agit de Katie Ledecky) :








Le nageur doit chercher à projeter l'eau derrière lui et non pas sous lui. C'est la raison pour laquelle on doit chercher à plier le coude durant le mouvement. D’où l'expression anglo-saxonne "Early Vertical Forearm" ou "EVF" qui désigne le mouvement consistant à mettre son avant-bras vertical alors que le coude est encore loin devant l'épaule (comme sur cette dernière photo de Katie Ledecky).

Arriver à garder la partie haute du bras aussi horizontale que Katie Ledecky, durant la prise d'appui, demande une très bonne technique, une musculature très solide de l'épaule et une grande souplesse. C'est un geste que tous les nageurs ne pourront pas acquérir et ce n'est pas si grave.

Il faut avant tout veiller à éviter le défaut consistant à trop affaisser le coude lors de l'appui. En effet, beaucoup de nageurs ratent leur catch car ils affaissent leur coude vers le fond du bassin ce qui annule l'effet de propulsion. C'est le cas du nageur sur la photo du dessous ; on voit comment son coude se plie en s’enfonçant. Ce défaut est extrêmement courant en particulier lors de la phase d'inspiration (comme c'est le cas sur la photo).



4. Comment optimiser son catch

Pour bien réussir son catch, en plus des conseils précités, il faut veiller à essayer :

- de toujours garder l'épaule plus haute que le coude et le coude plus haut que le poignet : il est important de visualiser cette ligne qui part de l'épaule et va jusqu'à la main et qui va évoluer tout au long de la réalisation du catch (c'est à dire entre le moment où la main est le plus loin devant le nageur et quand la main se rapproche de l'épaule) ;



- de chercher à placer son coude sur le plan sagittal du corps : cela veut dire que si vous tracez une ligne latérale reliant les deux épaules du nageur et la prolonger sur le côté du nageur, le coude lors de l'appui doit chercher à se rapprocher de cette ligne (voir photo de Ian Thorpe ci-dessous) ; le nageur a deux stratégies pour cela : soit il relève son coude (comme le fait Ledecky) en cherchant à le garder près de la surface, soit il enfonce plus son épaule sous l'eau. La première solution est hydrodynamiquement la plus intéressante et c'est d'ailleurs la manière de faire des meilleurs nageurs mondiaux en particulier en endurance ; la second approche est plus consommatrice d'énergie ; on va donc l'observer sur des épreuves plus courtes avec des nageurs souvent plus puissants. C'est tout de même une solution intéressante à considérer pour les nageurs qui n'arrivent à pas garder le coude près de la surface. 

Sur cette image de Ian Thorpe, on voit comment le coude se trouve exactement sur une ligne droite qui relierait ses deux épaules : le bras est alors placé en position optimale pour une puissance maximale.


La raison du placement du coude sur la ligne d'épaule est que cette position permet d'activer au maximum les muscles les plus puissants du dos (le grand dorsal). C'est ce muscle que vous utilisez en particulier quand vous faites une traction à la barre fixe. En réalisant cela, vous donnerez plus de puissance à votre catch.

On voit sur l'image suivante le défaut consistant à mettre le coude derrière cette ligne, ce qui a pour effet de déséquilibrer cette nageuse et engendrer une sur-sollicitation de l'épaule préjudiciable à plus ou moins long terme :


Pour améliorer votre "catch", nous proposons 14 éducatifs dans le livre (voir pages 142 et suivants): par exemple pratiquer l'exercice du crawl à un bras, le crawl water-polo, le rattrapé complet, etc.

Pour plus de détails et d'autres conseils sur le sujet, je vous renvoie au livre "Le Guide du Crawl Moderne" (nouvelle édition 2019)  !

Bonne nage !

(NDLR: ce post date initialement de 2016 et a été réactualisé)

lundi 19 août 2019

Conseils pour éviter le mal de mer en nageant en eau libre

Conseils pour éviter le mal de mer en nageant en eau libre


Durant l’été, vous avez peut être l’occasion de nager en mer beaucoup plus que durant l’année.

Malheureusement, pour certains, cela se révèle être une expérience parfois désagréable du fait de la sensation de mal de mer engendrée par une mer trop houleuse.

Vous êtes peut-être, comme beaucoup, en effet, parfois sujet au mal de mer lorsque vous nagez dans une mer un peu secouée (même un petit clapot pour créer ce type de désagréable sensation). J’ai remarqué que c’était en général encore plus vrai en eau froide.

C’est un problème rencontré par beaucoup de nageurs d’eau libre. Cette sensation peut être extrêmement handicapante, voire même obliger le nageur à stopper sa performance tellement il se sent mal. J’en parle en connaissance de cause.

Voici, d’expérience, deux conseils simples pour limiter cette sensation de mal de mer qui ont marchés dans mon cas:

1 – ne pas nager l’estomac vide: surtout avant de partir dans une mer houleuse, manger quelque chose: n’importe quel snack fera l’affaire afin de vous éviter d’avoir l’estomac vide. Si vous prévoyez de nager sur une longue distance, je vous conseille de partir avec des aliments que vous pourrez consommer tout en nageant: on peut par exemple coincer dans sa combinaison ou son maillot un ou deux gels énergétiques.

2 – nager avec des bouchons d’oreille: le contact de l’oreille avec l’eau (en particulier froide) peut aggraver fortement la sensation de mal de mer. Porter des bouchons d’oreille peut limiter cet effet considérablement. Les bouchons d’oreille actuels (type cône en plastique) ne sont pas dangereux car ils n’atténuent qu’un petit peu les bruits extérieurs mais vous laissent entendre tout de même suffisamment bien votre environnement extérieur.

D’expérience, c’est en respectant ces deux conseils en même temps que les résultats sont les plus probants et vous pourrez nager dans une mer très chahutée sans de sensations de mal de mer et l’appréhension qui y est associée.

Evidemment, si jamais vous envisagez de nager une longue distance ou prendre part à une compétition, il faut mieux avoir tester la mise en pratique de ces conseils au préalable pour vous assurer qu’ils produisent les effets escomptés.

Si vous avez de votre côté pu expérimenter des trucs réussis pour éviter ce mal de mer, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires de l’article.

PS: certains nageurs notamment élites vont même jusqu’à prendre des médicaments anti-mal de mer.

Retrouvez cet article (ainsi que beaucoup d'autres sur le crawl et des vidéos) sur le site www.leguideducrawlmoderne.com

mardi 16 décembre 2014

FAQ : comment travailler sa poussée des bras ?

Question:

"Quels éducs sont préconisés pour bien travailler sa poussée ?
Je dois
travailler mes bras, donc tous les exercices seront les bienvenus"

Ma réponse:


D'abord, il faut peut-être préciser ce qu'on entend par "poussée". En crawl, le mouvement sous-marin de la main se décompose en trois phases: la prise d'appui, la traction et la poussée. La poussée est la phase à partir de laquelle la main passe la verticale de l'épaule. Généralement, le nageur cherche à travailler et parfaire tout son mouvement sous-marin et pas uniquement la poussée. 

Tous les éducatifs suivants aideront le nageur à améliorer ses appuis sous l'eau:
- le petit chien : le nageur effectue le mouvement de crawl habituel sauf qu'il va ramener son bras devant lui sous l'eau et non pas hors de l'eau ;
- le crawl à un bras : le nageur ne nage qu'avec un bras, l'autre bras reste le long du corps. Une variante est de garder le bras immobile allongé devant soi ;
- le crawl rattrapé : le nageur ne commence son mouvement de bras qu'une fois que l'autre bras est droit devant lui ;
- le crawl poing fermé : le nageur nage avec le poing fermé (il peut aussi faire l'exercice en tenant une balle de tennis );
- le crawl water polo est préconisé pour développer la prise d'appui et la traction (plutôt que la poussée).

Pour les plus avancés, le crawl sur place est intéressant (car il s'agit d'annihiler totalement l'appui des bras et c'est souvent en travaillant le contraire de l'effet recherché qu'on fait les bonnes prises de conscience en natation).
 

Attention tout de même, faire des éducatifs c'est bien mais pour autant qu'on les réalise parfaitement ; sinon, ils n'ont pas d'intérêt. Il faut donc pour chaque éducatif veiller à bien respecter le geste et les appuis recherchés.

Un autre exercice intéressant est de ne nager qu'avec une seule plaquette; cela oblige le nageur à générer le maximum d'appui et de poussée avec sa main sans plaquette. On peut pratiquer cet éducatif en y ajoutant une seule palme: on met une plaquette à la main gauche et une mini palme au pied droit. Cela oblige à mieux utiliser sa main droite en coordination avec son pied gauche. On alterne évidemment l'exercice.

Il n'est pas forcément utile de passer trop de temps sur chaque éducatif : quelques longueurs de chaque suffisent mais il faut les faire régulièrement.

Pour les moins costauds, un renforcement à sec des triceps sera bénéfique pour améliorer sa poussée (pompes, dips, élastiques de natation...). Il faut garder à l'esprit que l'allonge ne vient pas tant de la force de projection de l'eau derrière soi que de la souplesse et de l'amplitude des épaules. On lit souvent le conseil de pousser l'eau jusqu'à la cuisse; c'est un conseil utile en particulier si cela implique pour le nageur une plus grande avancée de l'épaule opposée (voir ma réponse de la semaine précédente sur l'importance de l'épaule en crawl). Car ce n'est pas tant la petite surface de la main en fin de mouvement qui fait la différence que l'amplitude du mouvement des épaules que cela implique.

Bonne nage !

PS; les vidéos des éducatifs sont tirées du site natationpourtous.com et du site guingamp-natation.com

mercredi 10 décembre 2014

FAQ : pourquoi garder le coude haut hors de l'eau?

Sur la proposition du groupe Facebook "Le triathlon pour nous les filles", j'inaugure une série normalement hebdomadaire de questions/réponses sur le crawl. J'en profite pour féliciter toutes les filles qui se mettent à ce formidable sport qu'est le triathlon.

Voici la première question :

Question de Mallory :

"Mon entraîneur natation me tâne parce que je ne lève pas suffisamment les coudes à son goût (sauf sur les 1ères longueurs parce que je me focalise dessus). Sachant que mon passage aérien se fait parfaitement hors de l'eau, je me pose la question de l’intérêt réel de lever les coudes le plus haut possible lors de cette phase, autre que celui de soit disant reposer l'épaule?"

Ma réponse :

Cela peut paraître bizarre mais il faut garder le coude haut principalement à cause de l'épaule. S'il y a bien une partie du corps essentielle en crawl, c'est bien l'épaule.

C'est elle qui est le centre du mouvement. Si vous gardez votre coude haut lors du retour aérien, il vous sera plus facile de garder votre épaule plus haute au dessus de l'eau: vous serez mieux profilée et vous aurez plus d'amplitude dans votre mouvement pour chaque coup de bras. Si votre coude reste au raz de l'eau, l'épaule sera peu dégagée de l'eau et son mouvement d'arrière vers l'avant sera moins ample. Donc concentrez-vous avant tout sur un mouvement ample de l'épaule et votre coude devrait naturellement rester suffisamment haut.

Une fois que la main a fini son trajet sous-marin vers l'arrière, l'épaule va se dégager de l'eau et effectuer un mouvement circulaire pour revenir le plus haut possible devant le nageur et s'enfoncer près du menton du nageur. Symétriquement, l'autre épaule va elle réaliser un mouvement ample vers l'arrière. C'est ainsi qu'à chaque coups de bras, le nageur gagnera des centimètres; c'est aussi comme cela que le nageur utilisera la force de ses muscles dorsaux pour générer plus de puissance.

Le coude n'est donc, en quelque sorte, que le haut de l'iceberg!

Pour illustrer cela, voici une photo tirée d'une vidéo de Ben Sanson déjà postée sur mon blog. On y voit bien la position recherchée de l'épaule et du coude hauts:


 Vous retrouverez évidemment dans le livre "Le Guide du Crawl Moderne" beaucoup plus de détails sur le rôle de l'épaule et du coude notamment.

Bonne nage !

dimanche 24 novembre 2013

FAQ : "SWOLF" ? Vous avez dit "SWOLF" ?



Le SWOLF SCORE est la contraction de "Swim Golf". La plupart des modèles de montres natation possèdent maintenant cette fonction intégrée (Finis, Garmin, Poolmate...) et on présente cet indicateur comme l'indicateur de l'efficacité en natation. Est-ce réellement le cas ?

1- Comment calculer son SWOLF SCORE ? 

Si vous ne possédez pas ce genre de montre, pour obtenir votre SWOLF SCORE, il vous suffit d'ajouter votre nombre de coups de bras au temps par seconde pour une distance de 50 mètres (c'est la distance généralement adoptée pour calculer le SWOLF SCORE).

Ainsi, le nageur qui nagera 50 mètres en 45'' avec 40 coups de bras aura un score égal à 45+40 = 85. Un nageur qui nagera cette même distance en 40" avec 42 coups de bras aura un score légèrement meilleur : 40+42 = 82. Un nageur qui nagera plus lentement, par exemple en 43", mais avec 38 coups de bras aura lui un meilleur score; : 43+38 = 81.

Attention d'ailleurs avec les montres citées (Garmin, Finis...) car elles calculent le nombre de coups de bras sur la base d'un seul bras; ainsi, suivant la main sur laquelle vous portez la montre, le SWOLF SCORE pourra ne pas être totalement exact.

2- L'intérêt du SWOLF SCORE

En natation, l'amplitude reste l'un des facteurs déterminants de la performance à quelques exceptions toutefois. Le SWOLF SCORE, prenant en compte à la fois l'amplitude et la performance chronométrique, permet de faire travailler le nageur vers une nage à meilleur rendement. Ainsi, si un nageur gagne 2'' au 50m mais doit pour cela faire 3 cycles de bras de plus, aura-t-il véritablement améliorer l'efficacité de sa nage ? Sans doute pas et il n'aura pas amélioré son SWOLF SCORE.

Chercher à améliorer son SWOLF SCORE plutôt que sa seule performance chronométrique va obliger le nageur à parfaire sa technique de nage. C'est surtout vrai pour le nageur qui possède des défauts techniques : ainsi, il est probable qu'il ait une marge de progression importante dans son SWOLF SCORE. En s'obligeant à réduire son nombre de coups de bras, sans toutefois nager moins vite par exemple, il va être obligé de mieux nager (c'est l'approche de la méthode de Natationpourtous par exemple et je vous renvois vers son livre pour plus de détails).

Pour le nageur qui possède déjà une bonne technique, le SWOLF SCORE peut aussi être utile à trouver le meilleur rapport fréquence/amplitude. Pour cela, il faut demander au nageur de nager chaque longueur en modifiant son nombre de coups de bras d'un coup de bras et de mesurer son SWOLF SCORE. On va trouver normalement une forme en U si on compare le SWOLF SCORE entre chaque 50 m (on met sur un graphe pour chaque longueur un point ayant pour ordonnée le SWOLF SCORE et pour abcisse le nombre de coups de bras), c'est à dire que le SWOLF SCORE va diminuer et ensuite augmenter : le nageur pourra alors constater que son meilleur SWOLF SCORE se situe avec une amplitude de X mouvements de bras avec + ou - 1 mouvement de bras. Si le nageur varie plus par rapport à ce nombre X de mouvement (que ce soit en augmentant le nombre de coups ou bien en le diminuant), son SWOLF SCORE sera moins bon. 

Il sera alors intéressant de comparer ce résultat avec le ressenti du nageur. Est-ce que le nageur se sent le mieux lorsqu'il nage avec la fréquence lui donnant le meilleur SWOLF SCORE ? Ce n'est pas forcément le cas en fait car le SWOLF SCORE donne un avantage aux grands nageurs. Pour les nageurs de taille moyenne ou petite, il peut être intéressant de pondérer le SWOLF SCORE en ne comptant non pas les coups de bras mais les cycles de bras. Avec cette pondération, on peut constater une meilleure corrélation pour certains nageurs entre le ressenti du nageur et le SWOLF SCORE. Pour plus d'infos, je vous renvoie au lien en bas de l'article (site en anglais).

 3- Les limites du SWOLF SCORE

Le SWOLF SCORE n'est pas un outil de comparaison entre nageurs mais plutôt un outil de progression personnelle.

Pourquoi ? car le SWOLF SCORE va indéniablement privilégier les nageurs à forte amplitude (ou éventuellement à puissants battements) et donc très logiquement les nageurs les plus grands et les plus longilignes par rapport aux plus petits gabarits  D'ailleurs, le recordman du SWOLF SCORE serait Alexander Popov avec un score de 45 (20 coups de bras pour 25 secondes...sur 50 mètres bien sûr !!).

Comme l'explique Evan Morrisson, pour prendre deux extrêmes, le nageur chinois Sun Yang (1m98) a un SWOLF SCORE de 59, là ou Janet Evans (1m68) a un SWOLF SCORE DE 79, soit 20 points d'écart (alors que leur différence de temps sur 50m est de 4'' pour ce calcul) ! On ne peut dès lors en conclure que Sun est bien meilleur nageur techniquement que Janet car ce serait faire abstraction de leur énorme différence de gabarit et de style. Et heureusement la natation reste un sport où la diversité de style a encore sa place !

Il ne faudra pas non plus chercher à comparer des SWOLF SCORE en eaux libres avec des SWOLF SCORE en piscine du fait de la différence de styles. En eaux libres, l'amplitude est généralement plus faible qu'en piscine pour de multiples raisons (style de nage différent, battement moins puissant...).



samedi 16 février 2013

FAQ : L'accélération du bras sous-marin

Vous avez déjà sans doute entendu le conseil suivant: "en crawl, il faut accélérer son bras tout au long du trajet sous-marin."

Maintenant que cela veut-il dire réellement ? Vouloir comprendre le problème, c'est un peu comme vouloir résoudre l'énigme de la poule et de l'oeuf. Qui est arrivé en premier ?
En effet, il faut savoir qu'en crawl, le corps accélère tout au long du déplacement sous-marin du bras ; enfin, c'est normalement ce qui doit se passer si le nageur possède une bonne technique. Ainsi, on a mesuré la vitesse instantanée de bons nageurs tout au long d'un cycle de bras et il s'avère qu'en effet, leur vitesse est la plus grande à la fin de la poussée de la main sous-marine, c'est à dire à l'instant où la main sort de l'eau après avoir fini son trajet sous-marin. Cette accélération n'est pas due réellement à une augmentation de puissance (car en fin de mouvement sous-marin, la surface de contact perpendiculaire à l'eau ne fait que se réduire pour finir à seulement une partie de la surface de la main). Non, l'accélération est liée à la diminution des forces de frottement car, en effet, en fin de cycle de bras, le nageur est le plus allongé sur l'eau avec son bras avant allongé devant lui. Il est donc dans la position la plus profilée (voir photo ci-dessous) : c'est la raison pour laquelle il va le plus vite à cet instant.



Il est donc tout à fait normal que le nageur (dans son ensemble) accélère alors que son bras se déplace sous l'eau de l'avant vers l'arrière.

Si le nageur n'accélère que son bras et pas son corps, l'effet sera nul !  En effet, son bras passera au travers de l'eau. Imaginons que vous poussiez un meuble très lourd sur un parquet glissant, que va-t-il se passer ? Vos pieds vont glisser sur le parquet et le meuble ne va pas bouger (ou presque). L'analogie est valable en natation; si vous exercez une accélération avec votre main alors que votre corps lui n'accélère pas, votre main et votre bras vont glisser sur l'eau, sans prise.

Le fait d'accélérer le bras est censé créer une zone de pression plus importante sur laquelle le nageur peut s'appuyer. Mais pour que cela ait un effet réel, il faut que le nageur se freine le moins possible alors qu'il appuie sur l'eau (en réduisant donc le plus possible ses frottements sur l'eau). Sinon il passera au travers de l'eau et l'accélération de sa main n'aura pas d'effet.

Donc le conseil de l'accélération du bras sous-marin doit être compris, non pas tant comme une accélération du bras seul, mais plutôt une accélération du nageur dans son ensemble. Comme la vitesse de déplacement du nageur va augmenter au fur et à mesure du cycle de nage, son bras va lui aussi accélérer (tout simplement du fait que la main va devoir parcourir une distance plus grande dans un temps plus réduit et donc elle va devoir aller plus vite).

En revanche, si vous ne pensez qu'à accélérer votre main sous l'eau, sans chercher à accélérer le reste de votre corps, cela sera tout simplement inefficace et vous ne trouverez jamais la bonne sensation d'appui sur l'eau car votre bras va passer à travers l'eau. Donc il faut chercher à bien ressentir l'accélération de tout son corps et pas seulement du bras sous-marin. Et pour que cela ait un intérêt d'accélérer sa main sous l'eau, il faut que le nageur maîtrise déjà une bonne position hydrodynamique.

Bonne nage !






mardi 17 avril 2012

FAQ: "Nager haut sur l'eau, quid?" (3)


Je continue l'explication du rôle du trajet de l'épaule aérienne dans l'adoption d'une position plus hydrodynamique, plus "haute sur l'eau". Pour cela, il est intéressant de comparer des nageurs aux styles différents: une nageuse relativement débutante, un instructeur de Total Immersion et Jono Van Hazel, nageur olympique.

1) le nageur débutant:

Voici l'exemple d'une nageuse relativement débutante. On peut observer le trajet aérien de son bras, de son épaule et de sa main. L'amplitude du geste aérien est beaucoup trop limité surtout une fois la main passée la tête.

mardi 3 avril 2012

FAQ: "Nager haut sur l'eau, quid ?" (2)




Je fais suite au "teaser" lancé dans mon post précédent: quid de nager haut sur l'eau!?

Comme l'a cité un lecteur avisé, "la portance est la fleur de la vitesse" (dixit le capitaine Ferber, pionnier de l'aviation) (merci pour la citation!).

L'une des explications de l'impression de nager haut sur l'eau est en effet que le nageur nageant plus vite crée une vague d'étrave plus haute, ce qui a pour effet dans une certaine mesure d'augmenter la partie émergée de son corps durant certaines phases de sa nage.


vendredi 30 mars 2012

FAQ: "Nager haut sur l'eau", quid ? (1)


On entend parfois cette expression: "Il (ou elle) a bien nagé !Il était haut sur l'eau !" Mais que faut-il entendre par là ? Y aurait-il des nageurs ayant une ligne de flottaison placée différemment de la moyenne et comment cela serait-il possible ?

C'est vrai que si vous observez les très bons nageurs, vous aurez en effet l'impression qu'ils nagent un peu plus haut sur l'eau que les autres (voir même nettement plus!). 

Voici quelques clichés sur lesquels j'ai fait apparaître en pointillé la surface émergée du tronc dans une phase critique qui est juste avant l'entrée de la main dans l'eau. On peut observer la différence considérable de surface émergée entre les nageurs disons moyens et les très bons nageurs:

dimanche 27 mars 2011

Mieux comprendre "l'épaule du nageur"




La natation a la réputation d'être un sport peu source de blessures. C'est statistiquement exact surtout quand on le compare à d'autres sports, particulièrement la course à pied où le risque de blessure est majoritairement répandu.

Néanmoins en natation, il est une douleur que presque tout le monde  (amateurs compris) est amené à rencontrer un jour ou l'autre surtout quand on est en recherche d'améliorations chronométriques: ce mal est  connu sous le nom de "l'épaule du nageur" et une simple douleur peut parfois devenir un mal récurrent, handicapant et surtout long à guérir.

L'épaule du nageur peut avoir différentes causes : on évoque souvent l'usage intensif ou abusif des plaquettes qui mettrait trop de pression sur les tendons de l'épaule. On pense instinctivement à une sur-sollicitation de l'épaule durant la phase d'appui du bras de l'avant vers l'arrière. C'est possible mais la raison la plus commune chez les nageurs amateurs ne vient pas de ce mouvement mais au contraire du mouvement du bras de l'arrière vers l'avant combiné à un manque du roulis du nageur.

L'articulation de l'épaule est extrêmement limitée quand il s'agit de déplacer le coude verticalement dans un plan se situant derrière la ligne des épaules. Autant il est aisé de déplacer le coude verticalement alors que le coude se situe sur le même plan que les deux épaules; autant si on essaie de faire le même mouvement (que ce soit bras tendu ou coude plié) avec le coude derrière la ligne des épaules, on sent tout de suite une tension dans l'épaule. La tension se fait au niveau des tendons de la coiffe des rotateurs (qu'on visualise sur l'illustration ci-dessous) ; ces tendons vont alors être hyper étendus.


Au contraire, si le nageur tourne ses épaules sur un axe verticale (roulis) (alors que l'une de ses épaules s'enfonce dans l'eau, l'autre sort de l'eau), son coude hors de l'eau va se trouver très proche du plan formé par la ligne joignant ses épaules. Les tendons de l'épaule ne seront pas en hyper-extension. 

Si le nageur nage avec les épaules à plat, son coude va durant cette phase de retour de l'arrière vers l'avant se situer derrière la ligne de ses épaules (visualiser une ligne droite qui rejoint ses deux épaules). Les tendons vont donc être en hyper-extensions durant cette phase. A force de répéter ce mouvement durant des centaines de fois à chaque séance, le risque de douleurs et de blessures devient alors très grand. De plus, si le nageur ne prend pas conscience de son défaut technique sur ce point particulier, il va continuer à reproduire le même mouvement toujours aussi traumatisant.

A titre d'exemple, il est courant de ressentir ce type de douleur en crawl lorsqu'on nage avec un pull buoy ou bien lors qu'on augmente la fréquence de bras; en effet, dans ces deux cas, on va avoir tendance à réduire le roulis: le pull buoy a tendance à fixer le nageur à l'horizontal et l'augmentation de fréquence a tendance à réduire l'amplitude du roulement.

Aussi si vous commencez à ressentir une douleur dans cette partie de l'épaule, demandez vous toujours si cela ne vient pas d'un manque de roulis. La plupart du temps, ajoutez du roulis fera disparaître cette gêne. Si ce n'est pas le cas alors la source sera autre bien sûr. Attention, ajouter du roulis ne vous guérira pas d'une tendinite avérée de ces tendons de l'épaule et ne vous évitera pas les conseils d'un médecin patenté.

En haut de ce post figure une photo de Yannick Agnel et on peut observer son roulis des épaules qui fait que son coude se situe sur la même ligne qu'une droite joignant ces deux épaules. 

Bon roulis !

PS: Les nageurs professionnels ou élite rencontrent eux aussi parfois des problèmes d'épaule mais sans doute plus pour des raisons de sur-sollicitation que de manque de technique (un peu normal quand on nage plus de 10kms par jour).

mardi 14 décembre 2010

FAQ: pourquoi veiller à garder le coude haut sous l'eau ?

Nager technique crawl natation conseils entraînement

Ce post est désormais disponible dans le livre "Le Guide du Crawl Moderne"


vendredi 10 décembre 2010

jeudi 25 novembre 2010

vendredi 19 mars 2010

vendredi 12 février 2010

FAQ (4): Quelle fréquence de bras ?



Voici les fréquences de bras relevées parmi les pros:

Ce post est désormais disponible dans le livre "Le Plaisir de Nager"