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jeudi 9 juillet 2020

Apprenez à devenir un crawleur de buste plutôt que de bras

Je vois beaucoup de nageurs qui se fatiguent énormément à vouloir déplacer beaucoup de masse d'eau à la force des bras.

Je ne sais pas si vous avez remarqué mais en général les meilleurs nageurs de demi-fond et de fond n'ont pas du tout de gros bras. Ce serait même tout l'inverse.

Voici le gabarit par exemple de Josh Amberger, qui a signé les meilleurs temps natation sur plusieurs Ironman dont Kona: taille 1m72 ; poids de forme : 65kgs. Je ne connais pas son tour de bras mais il est évident qu'il n'a rien d'impressionnant comme le montre la photo, tout comme d'ailleurs ses épaules qui n'ont rien à voir avec celle d'un déménageur :



Il est pourtant capable de nager à une vitesse de presque 1'10" par 100 mètres pendant 3.8kms. Vous avez peut être essayer de nager à une telle vitesse pendant même 100 mètres et avez sans doute constaté que l'effort sur vos bras était considérable pour tenir une telle vitesse.

Alors quel est son secret ? D'où tire-t-il sa puissance ?

Evidemment, il possède une très bonne aisance dans l'eau et adopte une position extrêmement hydrodynamique. Mais ca ne suffit pas à nager à une telle vitesse : il faut forcément générer de la puissance.

Un de ses secrets (comme d'ailleurs pour les excellents nageurs de longue distance) c'est d'arriver à se fatiguer les bras le moins possible en nageant en les utilisant le plus efficacement et le moins possible. Bien sûr ses bras se déplacent comme pour n'importe quel autre nageur mais ils sont que la simple extension d'un moteur qui se situe dans son torse; c'est en utilisant son torse qu'il génère beaucoup de puissance avec finalement assez peu de fatigue puisque comme vous le savez peut être les muscles les plus endurants du corps humain se situent justement dans le torse. Cela implique un fort roulis dans sa nage ainsi que la sollicitation des muscles dorsaux et abdominaux. Les bras eux n'agissent que comme des pâles qui viennent saisir l'eau mais il ne tire pas sur l'eau à la force de ses bras: sinon sa morphologie serait toute différente.

J'ai eu l'honneur d'observer en détails la nage de Loic Branda à l'occasion du shooting du "Guide du Crawl Moderne" mais nous étions frappés de voir à quel point il nage avec les bras relâchés. Lui aussi a un gabarit de nageur de longue distance: des bras fins et un dos large. C'est un gabarit qu'on retrouve chez les tous les nageurs de longue distance ou quasiment.

Concrètement que cela signifie-t-il pour vous lecteurs ? C'est avant tout une prise de conscience que pour beaucoup d'entre vous, voire l'immense majorité, vous sollicitez beaucoup trop vos bras en nageant et pas assez les muscles de votre tronc.  Maintenant que faire de ce conseil pour améliorer votre nage et votre endurance :

- pensez à bien relâcher vos bras ; ils doivent être relâchés c'est à dire avoir juste le niveau de contraction suffisant pour saisir l'eau rien de plus et lors du retour aérien être vraiment souples ;

- faites l'effort surtout en début de séance lorsque vous êtes encore à un rythme d'échauffement de vous visualiser comme nageant "sans bras" (!) : tout le mouvement doit venir du tronc et du roulis. Normalement vous devriez ressentir les muscles de l'arrière de votre dos se fatiguer plus que d'accoutumée (grand dorsal, grand rond). C'est bon signe !




- travaillez votre roulis : répétez l'éducatif du requin que nous avons conseillé dans le livre dès sa première version: ce n'est pas moi qui le dit mais Josh lui-même qui le décrit : 


"Notre puissance dans l'eau ne vient pas de nos bras, il vient de l'aide de nos bras, rendue possible par un mouvement de balancement fluide à travers nos hanches.


Mettez une planche entre vos cuisses. Et secouez vos hanches lorsque vous vous déplacez dans l'eau.


Imaginez-vous regarder nager et voir cette planche se balancer d'un côté à l'autre pendant que vous nagez, tic tac, tic tac. (= éducatif du requin, la planche entre les jambes)


Une planche qui reste immobile entre vos jambes signifie que vous ne roulez pas vos hanches lorsque vous bougez vos bras. Introduisez un petit coup de pied à deux temps pour ajouter à la rotation de vos hanches, puis vous avez comme une perceuse à moteur.


C'est le schéma moteur le plus élémentaire dont vous avez besoin pour nager efficacement."


Devenez un nageur de buste et non plus de bras !


Allez bonne nage à toutes et à tous ! Et excellente reprise dans les bassins !





mercredi 30 juillet 2014

Analyse de nage amateur: étendre le bras le plus loin possible : oui, mais !


Voici la vidéo (au ralenti) d'un nageur relativement débutant en crawl qui se plaint de s’essouffler énormément à chaque longueur.  Je le remercie de m'avoir autorisé à utiliser ses images.

Son défaut le plus visible est l'entrée de la main dans l'eau. Alors que je lui donnais quelques conseils pour ne pas entrer sa main de la sorte, il semblait surpris disant qu'on lui avait justement dit d'étendre son bras le plus loin possible et que justement il s'appliquait à le faire. 

De cet échange, j'ai compris d'où venait cette gestuelle si particulière de l'extension du bras, qu'on peut observer chez énormément de nageurs dans nos piscines. L'explication est simple: la mauvaise compréhension de ce conseil: "étendre son bras le plus loin possible".



Vouloir étendre son bras le plus loin possible n'est pas mauvais en soi, loin de là et évidemment. Simplement, pour que cela soit efficace et pas contre-productif, il faut le faire sous l'eau et pas en l'air. Si on observe le geste du bras de ce nageur, on voit qu'il tend sa main devant lui de sorte que son épaule est dans l'eau, que son coude est déjà en train de toucher l'eau (flèche rouge) mais que surtout sa main est elle toujours bien hors de l'eau (flèche verte). Il pointe donc son bras (légèrement) vers le ciel. 



L'effet induit est immédiat: son bassin s'affaisse et ses jambes plongent. Il se retrouve dans une position non pas horizontale (mais avec une prise d'angle du corps entier par rapport à la surface) (voir illustration ci-dessous tirée du livre "Le Guide du Crawl Moderne").


Il est aisé de comprendre que toute la surface frontale du corps du nageur - de sa tête à ses pieds - vient alors s'opposer à son avancement rectiligne dans l'eau. Son corps agit comme un frein, comme une ancre !

La bonne manière d'étendre son bras loin devant soi est celle réalisée par le nageur ci-dessous:


- sa main pénètre dans l'eau, avant son coude, alors que le bras n'est pas totalement tendu,
- le coude rentre dans l'eau par le trou formée par la main,
- le bras s'étend ensuite sous l'eau (il n'est jamais étendu avant que la main ne rentre dans l'eau),
- le bras ne s'étend pas tout à fait parallèlement à la surface: le nageur veille à ce que sa main soit plus basse que son coude. Un bon nageur pourra étendre son bras presque parallèlement à l'eau. Le nageur moins aguerri qui a du mal à garder son bassin près de la surface aura plus intérêt à pointer, un peu plus, son bras vers le fond au moment de l'extension complète du bras. Cela l'aidera à faire remonter son bassin.

Sinon, le nageur sur la première vidéo à d'autres défauts très courants: on peut citer, par exemple:
- la tête qui sort trop pour inspirer,
- un battement de jambes qui sort trop du sillage pour très peu d'effet propulsif,
- une tendance à entrer sa main devant sa tête (surtout du bras droit) et à se désaxer à chaque coup de bras,
- l'entrée de la main par le pouce,

Voici quelques exemples illustrés:

La main devant la tête

L'entrée du coude avant l'entrée de la main, le bras trop tendu


Le désaxement du corps (par rapport à un axe rectiligne parallèle à la ligne de bouées): la flèche tracée en rouge passant par le bassin, la tête et la main n'est pas du tout parallèle à la ligne de


Il est fort probable qu'une fois maîtrisé la bonne manière d'entrée sa main et son bras dans l'eau, son crawl sera beaucoup plus simple et efficace.

Bonne nage !


lundi 28 octobre 2013

Analyse de nage amateur : nouvel exemple de plusieurs défauts très habituels

Voici une courte séquence d'une nageuse triathlète en vue sous-marine:


Sa nage recèle un certain nombre de défauts très habituels : en voici les principaux en détail et en images commentées :

1. le manque d'horizontalité :


2. un équilibre pas assez bien maîtrisé :


3. la tête sort trop haut lors de l'inspiration



4. des bras aux trajets trop assymétriques avec un bras gauche nettement plus faible techniquement que le bras droit, défaut certainement lié à une respiration unilatérale pas assez bien maîtrisée :

- le bras droit :




 

- le bras gauche :

 

Pour essayer de corriger ces défauts, je conseillerai à cette nageuse de pratiquer, notamment, l'éducatif de la nage à un bras pour parfaire son mouvement d'inspiration et d'intégrer l'usage d'un tuba frontal pour lui permettre de bien se concentrer sur sa technique de bras (surtout pour le bras gauche).

Bonne nage et bons progrès !



mercredi 13 mars 2013

Amplitude et glisse (en images)


Voici une vidéo sous-marine de Goswim qui "déconstruit" (mot à la mode) la recherche de glisse.

On peut ainsi voir au fil des longueurs cet excellent nageur s'amuser à augmenter au maximum (ou presque) son temps glisse pour finalement arriver à nager 25m en 9 coups de bras, puis à revenir sur une nage plus rythmée avec peu de temps morts (bien que toujours en FQS).

vendredi 22 février 2013

Analyse de nage amateur (défauts habituels)


Voici l'analyse de quelques défauts courants qu'on retrouve chez cette nageuse amateur (en bas de l'écran, en bonnet gris avec une étoile) lors d'un 400NL (dont voici un extrait vidéo):


Sans vues sous-marines, l'analyse ne peut être complète mais elle permet tout de même de mettre en lumière certains points intéressants, surtout que cette nageuse a de manière générale une plutôt bonne technique:

dimanche 23 décembre 2012

Analyse de nage amateur: quelques défauts habituels

Voici quelques clichés tirés de l'analyse d'un nageur amateur triathlète sympathique (et très bon coureur à pied).

On y retrouve certains des défauts très habituels : des points auxquels chacun peut réfléchir par rapport à son propre crawl pour progresser en cette future année 2013.

Ce nageur a un crawl très asymétrique dans la mesure où le trajet de son bras droit et de son bras gauche ont des caractéristiques très différentes. Cela génère un fort désaxement de son corps et on peut voir comment il est obligé de sortir son bras droit très à l'extérieur pour tenter de rester sur le bon axe d'avancement du corps entier.


mercredi 5 septembre 2012

Défaut habituel: passer au travers de sa prise d'appui

Voici des images tirées de la vidéo d'un déjà bon nageur (puisqu'il nage le 50m sous les 30 secondes). De manière générale, sa technique est bonne : il a une bonne position horizontale, ce qui lui donne un bon hydrodynamisme. Cela dit, on le regardant nager, il donne le sentiment d'un peu passer à travers l'eau. 

Mon analyse est qu'il escamote sa prise d'appui de deux manières:

- il appuie trop longtemps sur l'eau dans une direction qui n'est pas assez perpendiculaire au mouvement;
- il n'a pas un bon angle de rotation du bras au début de l'appui.

Pour mettre cela en évidence, j'ai comparé son trajet de bras à celui de la nageuse Katie Ledecki : voici la comparaison image par image: je le rappelle - il ne s'agit évidemment pas de copier bêtement un nageur pro mais de comprendre sa gestuelle pour tenter de corriger la sienne:

vendredi 9 décembre 2011

En profondeur: le recordman du monde face à un (déjà très bon) nageur




On trouve des pépites sur le net. Voici une vidéo où un nageur amateur(*) s'est "incrusté" (au sens propre) dans la finale du record du monde du 1500m aux côtés du nouveau phénomène chinois: Sun Yang





A première vue, hormis la vitesse, leurs styles sont relativement proches, voire même très proches. Les deux nageurs nagent en crawl FQS. Maintenant, en y regardant de plus près, on peut observer quelques différences décisives dans la technique de ces deux nageurs car comme dit le dicton: "Dieu (ou le diable) se cache dans les détails !":

1) le timing de l'inspiration:

Pour beaucoup de nageurs, l'un des moments critiques dans le cycle de crawl est la phase d'inspiration car elle est propice à une réelle perte de vitesse. En effet, le mouvement d'inspiration doit interférer le moins possible avec la puissance générée par la phase de poussée de la main arrière. 

Au moment de l'inspiration, la plupart des nageurs ont tendance à sortir de leur alignement et à se freiner avec leur bras avant et du fait de l'augmentation de la surface frontale (constituée de la tête, du cou, de l'épaule, du bras et de la main et éventuellement de la traînée du tronc et des jambes du fait du désaxement). 


Pour éviter cela, les tous meilleurs nageurs inspirent de manière extrêmement rapide et placent leur inspiration exactement entre la fin de la poussée de la main arrière et avant le début de l'abaissement du bras avant, en gardant la tête le plus à l'horizontal possible. C'est ce que réalise Sun Yang de très belle manière (Grant Hackett faisait exactement la même chose). On voit bien sur la vidéo que le bras avant de Sun Yang ne commence à s'appuyer sur l'eau qu'une fois l'inspiration réalisée et que sa tête reste très horizontale durant l'inspiration. 


Le style FQS s'y prête très bien puisqu'il permet de rester quelques instants de plus avec le bras tendu devant soi.

Au contraire, le nageur amateur lui initie le mouvement de son bras avant alors qu'il n'a pas encore totalement fini sa phase d'inspiration. Sa tête n'est pas à l'horizontal. Il offre donc une plus grande résistance à l'eau à cet instant. 


Tout nageur aura tout intérêt à inspirer le plus vite possible et à caler ce mouvement entre la fin de la poussée de la main arrière et le début du retour vers l'arrière de la main avant, en veillant à garder la tête le plus près possible de l'épaule. Prendre trop de temps pour inspirer va nécessairement ralentir le nageur.


N.B.: vous aurez peut être remarqué si vous avez regardé la vidéo du 1500m du record du monde de Sun Yang qu'il respire en 1 temps juste après sa coulée à chaque virage: une respiration d'un côté immédiatement enchaînée avec une respiration de l'autre côté pour prendre le maximum d'oxygène après la coulée. Ensuite il repasse à une respiration à 2 temps. C'est assez spécifique pour être souligné. 

2) l'accélération tout au long du mouvement:

En dépit du fait que Sun Yang commence le trajet de sa main avant vers l'arrière un peu plus tard que le nageur amateur, on peut constater qu'en revanche, les deux nageurs sortent leur main arrière de l'eau quasiment au même instant ! Cela s'explique par le rattrapage de vitesse que Sun Yang effectue sur la seconde partie du mouvement. Cela signifie tout simplement que Sun Yang accélère plus son mouvement que le nageur amateur qui lui a une vitesse de bras plus constante. Il est connu et reconnu que l'accélération offre plus de puissance et plus d'appui au nageur.

3) le transfert de masse:

Voici certainement l'une des clés de la puissance du crawl. 

Si l'on observe le mouvement de l'épaule avant de chaque nageur au moment du catch, on peut remarquer que Sun Yang enfonce plus l'épaule dans l'eau. Son roulis est plus puissant et génère un plus grand transfert de masse d'un côté vers l'autre. Il bascule le poids de son corps à gauche ce qui donne plus de puissance au catch de sa main droite. Et ainsi de suite. 

On peut tenter de décrire cela par la séquence suivante: la main et l'avant-bras se mettent progressivement en appui sur l'eau pour initier le catch à la suite de quoi le nageur bascule le poids de son corps de l'autre côté en accélérant le mouvement : ce mouvement de transfert de masse va naturellement créer la force d'appui du bras sous-marin sur l'eau et s'accompagner de l'accélération du bras sous-marin. 

Le nageur peut essayer ainsi plutôt que de se préoccuper d'appuyer avec son bras sous l'eau vers l'arrière, de simplement se concentrer sur le mouvement de son flanc opposé qui vient s'enfoncer dans l'eau avec puissance et accélération en accompagnant l'extension du mouvement du bras et de l'épaule vers l'avant. 

4) autres points :


Je ne m'attarderai pas sur d'autres points évidents (meilleur gainage, meilleur battement, meilleur positionnement sur l'eau plus allongé et plus horizontal à tout instant du cycle de nage), ainsi que le maintien d'un coude plus haut.


* * * * *


Voici quelques illustrations des explications qui précèdent:

















Bonne nage!


(*) Ce nageur, qui a déjà réussi la traversée de la Manche (!), a les performances suivantes : 1500m: 20'24'' ; 3000m: 41'50''  ! Je le remercie de m'avoir permis de poster cette vidéo.

NB: cette analyse ne se veut évidemment pas exhaustive. Je l'a fait à titre avant tout pédagogique pour mettre en lumière certains détails propres à une excellente technique en crawl et ce post s'adresse évidemment aux nageurs qui maîtrisent déjà bien le crawl.


www.leplaisirdenager.blogspot.com

jeudi 1 septembre 2011

Tuer le temps (mort) en crawl !




L'un des écueils en crawl est d'avoir des temps morts dans son cycle de nage. Il faut entendre par temps mort un instant (plus ou moins long) durant lequel le nageur n'exerce plus d'appui propulsif sur l'eau. Ce défaut d'appui - même très court - va résulter en une décélération du nageur. Cela l'obligera alors à ré-accélérer pour retrouver sa vitesse, d'où une dépense d'énergie plus importante que si le nageur maintient sa vitesse et son inertie. 

Voici un exemple visuel très parlant d'un tel temps mort. Ces images sont extraites de la vidéo d'un nageur amateur dont j'ai déjà analysé la nage sur ce blog. On peut ainsi constater sur les deux clichés qui suivent que le nageur n'effectue aucun appui propulsif durant près de 2/3 de seconde durant le cycle de son bras droit sous l'eau: 

1ère photo au chrono à zéro : il finit sa propulsion avec la main gauche. 


2ème photo:  chrono à 0,65 seconde; il commence seulement son appui de la main droite.


On peut arguer du fait qu'il nage en crawl semi-rattrapé (ou FQS ou catch-up style) mais c'est faux de croire que le style FQS oblige forcément à un temps mort contreproductif.

Ce point est d'ailleurs parfaitement démontré dans la série de clichés mise sur le blog du site www.swimsmooth.com concernant le recordman du monde Sun Yang du 1500m nage libre.

Ces clichés montrent qu'en dépit d'un style en FQS, ce nageur a un temps mort très réduit dans sa nage (à peine plus d'un dixième de seconde):


Bonne nage !

samedi 23 juillet 2011

Analyse d'une nageuse



Voici la vidéo d'une nageuse amateur. Elle nage le 400m en à peu près 9'. Son style est "esthétiquement" pas si mal.

Cela dit quand on y regarde de plus près on peut constater qu':

- le retour de son bras en l'air n'est pas bien exécuté: c'est un défaut très courant ; comme d'ailleurs pour l'autre nageur déjà analysé sur ce blog, elle a une forte tendance à guider le mouvement avec la main et pas le coude. Il faut comprendre qu'une grande partie de la puissance de l'appui du bras sous-marin dérive du mouvement du bras aérien. Le nageur doit nager avec ses deux bras "connectés" dans le sens où la mobilisation des muscles du tronc pour amener l'épaule aérienne de l'arrière vers l'avant va aider au trajet de l'avant vers l'arrière de l'épaule et du bras sous-marin. Si le trajet aérien du coude n'est pas bien réalisé, c'est autant de puissance en moins pour l'appui sous-marin.

- l'entrée de sa main dans l'eau a tendance à se faire par la tranche (voir photo):
- une légère tendance à croiser la ligne médiane avec un corps qui sort un peu de son axe et un "scissor kick" (coup de ciseau) des jambes trop large (deux photos suivantes):

- elle manque d'amplitude lors du retour aérien: sa main rentre un peu trop près de la tête et le coude est trop bas: si on compare avec l'autre image (celle de Phelps), on voit la différence de placement de l'épaule (plus de roulis, on voit bien son dessous de bras), du coude (le coude est encore très haut même après le passage devant la tête), de la main (la main va rentrer plus loin devant la tête).

- la tête sort trop haut lors de la respiration: sa tête ne devrait pas se redresser :

- d'une manière générale, elle donne l'impression de passer à travers l'eau et de ne pas trouver de bons appuis.

Je pense que l'explication de son manque de vitesse est avant tout un style de nage pas forcément bien adapté à sa morphologie et à ses qualités physiques; elle s'applique à nager en FQS mais pour cela elle réalise 3 choses qu'il limite beaucoup sa vitesse et sa marge de progression et font que ce style n'est sans doute pas le meilleur pour elle:

- d'abord sa fréquence de bras est trop basse surtout compte tenu de son amplitude. Elle devrait s'efforcer d'augmenter la fréquence. Cela lui fera certainement mieux ressentir l'appui de sa main et de son bras sur l'eau (car, en effet, elle donne l'impression de passer au travers de l'eau bien que son geste sous marin soit vu de l'extérieur pas trop mal); il ne faut pas croire qu'en crawl, l'augmentation de fréquence se traduit automatiquement par un plus gros niveau d'effort;

- dans la phase de cycle FQS où le bras est allongé devant et l'autre bras revient, comme elle n'utilise pas bien son coude et son battement pour continuer à générer de l'inertie durant cette phase, en fait, elle s'ancre sur l'eau à ce moment là. Le bras avant devient tout simplement un frein durant cette phase (temps mort). Pour éviter cela, il faudrait avoir un battement puissant (c'est le cas des meilleurs nageurs en FQS) et une meilleure gestuelle du coude et du tronc (combiné avec du roulis) avec beaucoup plus d'amplitude pour maintenir l'inertie;

- du fait d'un trajet du coude aérien sans amplitude, l'entrée de la main dans l'eau est trop freinante; c'est surtout visible sur le bras gauche. La main rentre trop à plat avec le bras. La chaîne épaule coude main manque donc d'amplitude et c'est autant de puissance qui ne se retrouve pas dans l'appui sous-marin sur l'autre bras (comme expliqué au début de ce post).
 
Bonne nage !

mardi 12 juillet 2011

Analyse d'un nageur









Voici des photos extraites de la vidéo d'un nageur amateur (la vidéo d'origine est visible sur le forum natationpourtous.com).

Ce nageur nage en style FQS, de manière très marquée. Sur cette vidéo, il enchaîne 2 x 25 mètres : premier 25m en 16 coups de bras et second 25m en 15 coups de bras. Le FQS y est certainement pour beaucoup car celui permet de bien profiter de la glisse. Sa position dans l'eau est plutôt bonne, notamment son horizontalité. Son bassin reste toujours près de la surface, ce qui explique en partie son faible nombre de coups de bras par longueur.

Cela dit, quand on observe sa nage au ralenti, on peut détecter plusieurs points sujets à amélioration.

- la position de la tête: lors de la respiration, la tête sort un peu de l'axe horizontal. Pour autant, cela ne semble pas le déséquilibrer et lui faire enfoncer le bassin. Ça pourrait peut être devenir un problème en nage plus rapide.



- des positions de mains qui ne sont pas optimales durant plusieurs phases (appui sous-marin, fin de poussée, retour aérien et entrée de la main dans l'eau): l'appui sous-marin de la main n'est pas assez perpendiculaire au mouvement du nageur: le nageur, du fait de l'angle que prend sa paume de main, a tendance à pousser l'eau non pas vers l'arrière mais vers les côtés. Cela le déséquilibre et nuit à l'efficacité de son geste:


Lors du retour vers l'avant:


Lors de l'appui: la main ne paraît pas être sur un plan perpendiculaire au mouvement:








Lors de l'entrée de la main dans l'eau: l'entrée se fait par le pouce et non par les trois doigts centraux:


- un retour aérien du bras droit bras tendu: on voit bien sur la série de photos suivantes comment le nageur ramène son bras presque tendu vers l'avant. Ca ne peut pas être considéré comme un défaut en soi; beaucoup d'excellents nageurs nagent avec un retour aérien bras tendu, le coude n'étant que légèrement plié et la main étant au dessus du coude (et non l'inverse). Cela dit, ce geste combiné à une nage en FQS aboutit à faire jouer au bras sous-marin un rôle important d'équilibre sur l'eau (en dehors du rôle de propulsion). Le nageur va avoir tendance à s'appuyer sur ce bras pour garder son équilibre. Cette longue phase d'appui n'est pas bonne pour la vitesse. Si le nageur veut nager plus vite, il aura plutôt intérêt à soit revenir à un trajet du bras avec le coude plié (ce qui permet un mouvement plus rapide) soit initier son "catch" plus vite, et même si possible les deux ensemble.












- le trajet de retour du bras gauche est incorrect : on peut remarquer sur la série de clichés suivantes comment la trajectoire du bras gauche lors du retour aérien est totalement différente de celle du bras droit. Là où le bras droit tendait à rester presque tendu, le bras gauche est lui presque trop plié.





On voit sur les deux clichés suivants comment le coude ne joue pas son rôle de guide. Le coude doit tracer un arc de cercle presque complet autour de l'épaule. C'est le coude qui guide le retour aérien du bras, pas la main. J'avais d'ailleurs écrit un POST à ce sujet. En procédant de la sorte, le nageur n'utilise pas bien ses muscles dorsaux, ni l'inertie du bras et ne tire pas assez profit de son allonge. De plus, cela l'oblige à faire entrer sa main trop près de la ligne médiane du corps (ligne blanche) et cela le désaxe. D'ailleurs, on voit comment au moment de l'entrée de la main gauche dans l'eau, ses jambes partent vers la droite et sortent de son sillage.








Quelques suggestions:

- revoir et corriger le retour aérien du bras gauche,
- penser à garder la main sous-marine perpendiculaire à l'avancement le plus possible,
- ne pas entrer la main dans l'eau par le pouce.

Pour un objectif chronométré ou de compétition (ex; triathlon, eaux libres), il faudra certainement penser à réduire le temps de glisse, initier la prise d'eau plus tôt et donc revoir le timing de la nage dans son ensemble.


Bonne nage !