lundi 29 mars 2010

Papillon: amplitude et hydrodynamisme

Une intéressante vidéo qui compare le style de Phelps à celui de Thompson (ICI).

Une des difficultés du papillon est que plus l'ondulation est ample, plus l'hydrodynanisme se déteriore car la surface frontale du nageur augmente avec l'amplitude.

Pour éviter cela, en papillon, il faut chercher à nager dans un espace horizontal relativement restreint et proche de la surface. Phelps fait mentir cette règle et nage, grâce à sa souplesse et sa puissance musculaire, dans une zone plus large que Thompson et va pourtant plus vite. Cela dit, il faut remarquer que la puissance de jambes de Phelps lui permet remonter très vite le bassin, ce qui le place dans une bien meilleure position hydrodynamique que Thomson dont le bassin reste plus longtemps plus bas (28'' de la vidéo).

Il n'en reste pas moins que nager bien gainé en papillon, en veillant à rester dans une zone peu profonde est une approche intéressante pour veiller à préserver son hydrodynamisme (exactement le contraire de cette vidéo de Total Immersion: LA).

samedi 27 mars 2010

Crawl: Fréquence versus amplitude



La vitesse en natation est la résultante d'une équation des plus simples:

La vitesse est égale à la fréquence multipliée par l'amplitude

Difficile de faire plus simple ! Pourtant c'est loin d'être si facile quand on cherche à nager vite. Doit-on rechercher l'amplitude plutôt que la fréquence ou bien l'inverse ? L'idéal est de trouver le bon compromis entre fréquence et amplitude.

Pour tenter de trouver une réponse, il faut se baser sur plusieurs constatations:

Première constatation : le nageur le plus rapide est généralement celui qui a la meilleure amplitude.

C'est une règle généralement vérifiée bien qu'il existe des contre-exemples notoires (ex: Janet Evans) et qui concernent plutôt les nageurs de type body-driven.

Seconde constatation: le nageur qui a la meilleure amplitude a le meilleur battement. Le rôle des jambes est en effet important dans la recherche d'amplitude (surtout considérant la constatation suivante).

Troisième constatation: trop de recherche d'amplitude gènère des temps morts dans la nage qui sont préjudiciables à la vitesse. C'est pour cela qu'une recherche d'amplitude sans battement efficace aboutit souvent à une nage beaucoup moins efficace qu'il n'y paraît.

Quatrième constatation: trop de fréquence détériore l'hydrodynamisme du nageur et par la même son amplitude. Plus la fréquence s'élève, plus il est difficile de rester hydrodynamique et de ne pas faire de mouvements parasites.

Cinquième constatation: il n'y pas de lien direct entre la fatigue, la fréquence et l'amplitude. Nager avec une fréquence de bras élevée ne veut pas dire forcément se fatiguer plus qu'avec une fréquence plus lente: d'abord car la fréquence est sans lien avec le niveau d'effort musculaire (un peu comme au vélo, ce n'est parce qu'on mouline des jambes qu'on se fatigue plus vite, bien au contraire) et que tourner les bras plus fréquemment induit plus de respirations par minute (d'où a priori une meilleure oxygénation). Dans le post sur la nage en eaux libres (ICI), on a vu l'exemple des triathlètes qui nagent avec relativement peu d'amplitude et beaucoup de fréquence.

God damnit ! Mais que faire de toutes ces constatations ?

D'abord, l'amplitude pour l'amplitude est contre-productif: il faut abandonner l'idée de chercher l'amplitude avant tout ! Chercher à glisser en augmentant la durée de la phase entre le moment de l'extension de la main avant et le "catch" ralentit le nageur et l'oblige à se relancer. Il induit un phénonème de déccélération qui est à éviter. C'est une nage plaisir (c'est vrai!) mais au total limitante car si l'on désire accélérer, on va avoir tendance à rentrer dans un mur. Plus de déccélaration et donc plus d'accélération seront nécessaires ce qui aboutira vite à un plafond. Mine de rien, les très bons nageurs qui nagent en FQS limitent beaucoup la phase de "glisse" et la soutiennent toujours grâce à un battement de pied efficace.

La fréquence pour la fréquence n'est pas non plus une bonne solution car il faut bien tirer parti de l'amplitude de nage mais raisonnablement.

En conclusion,

- il faut plutôt chercher à garder une fréquence décente et à ne pas ralentir trop au-delà de la fréquence de 1 coup de bras par seconde. Cela permet de garder un bon momentum dans la nage et éviter les temps morts ;

- une fois que le bras est tendu et l'épaule avancée, il faut s'appliquer à entamer le catch si on veut garder une nage efficace;

- pour ceux qui ont un battement inefficace (ou qui veulent simplement reposer leurs jambes), opter pour un travail en fréquence sera sans doute plus payant : à tester bien sûr.

vendredi 26 mars 2010

jeudi 25 mars 2010

Une affaire d'équilibre et de compromis


La natation est une affaire d'équilibre et de compromis :

Equilibre dans tous les sens du terme : propre et figuré !

Equilibre et compromis entre fréquence de geste et amplitude.

Equilibre et compromis entre amplitude des mouvements et hydrodynamisme.

Equilibre et compromis entre effort et relâchement.

Bon kaizen...







vendredi 19 mars 2010

mercredi 10 mars 2010

Exemple vidéo: le coup de ciseau et autres freins



Sur cette vidéo, on peut voir un défaut particulièrement flagrant: le battement en coup de ciseau.

A chaque respiration, le nageur plante son bras vers le fond de l'eau, relève la tête et certainement pour contrebalancer le déséquilibre créé par l'avant de son corps effectue un battement de jambes beaucoup trop large.

A chaque respiration, il s'arrête net et doit se relancer. C'est normal car il bloque les "freins" à chaque respiration (tête haute, perte d'hydrodynanisme de l'avant du corps (corps, épaule), perte d'horizontalité et enfin freinage par les jambes du fait du coup de ciseau (les jambes sortant totalement du sillage du corps) (sur la notion de freins, voir post ICI).

Pour progresser, il lui faudra avant tout arriver à maîtriser une bonne position horizontale et hydrodynamique de chaque côté ce qui est la base du crawl : du côté de la non-respiration c'est pas trop mal mais du côté de la respiration, il y a vraiment du travail à faire.

Une bonne position horizontale et hydrodynamique peut être plus facilement accomplie quand le nageur cherche à bien se poser sur l'eau en s'étirant au maximum de la main avant au pied opposé.

Il faut bien sentir l'extension à la fois vers l'avant du haut du corps et vers l'arrière du bas du corps dans une position similaire à la photo ci-dessous (comme si le nageur était écartelé par une corde attachée de sa cheville au plot de départ et par une autre de son poignet plot d'arrivée); remarquez bien l'extension de la jambe et du pied vers l'arrière alors que le haut du corps, l'épaule et la main sont eux pointés et tendus vers l'avant.



Quant à la  respiration, elle doit venir naturellement par le roulis sans avoir à trop sortir la tête. Facile à dire, je sais....

Bonne nage!

lundi 8 mars 2010

Les beaux jours arrivent : papillonons !


Le papillon est une nage mal aimée qui mériterait bien plus de reconnaissance. Pour les nageurs amateurs (il suffit de jeter un coup d'oeil dans une piscine lambda) c'est la nage qu'on évite tout simplement.

Pourquoi ? C'est probablement du au fait qu'on considère le papillon comme une nage "dure".

Nager en force, le papillon se résume en effet à quasiment effectuer des tractions à la barre fixe: le nageur se concentre sur le travail de ses deux bras et tirant et poussant le plus fort possible. Des tractions à la barre fixe, combien un sportif entraîné peut en faire sans stopper : 8 ? 10 ? 12 ? 15 au grand maximum peut être. Ensuite les bras brûlent et on est bien obligé d'arrêter. C'est en partie ce phénomène qui se passe en papillon pour celui qui utilise avant tout la force des bras. Même très entraîné, un sportif ne peut pas enchaîner 20 ou 30 tractions d'affilée. C'est sans doute une des raisons pour laquelle beaucoup considère le papillon comme une nage à éviter.
Combien peut-on réaliser d'abdominaux pour peu qu'on se soit un peu en forme: 50 ? 100 ? 150 ? Et des poussées du poids de son corps avec les jambes ? même chose...certainement plusieurs dizaines, voire des centaines..

Conclusion: pour celui qui veut nager le papillon sur plusieurs longueurs en continue et y prendre du plaisir, il faut plutôt rechercher à:
- nager en souplesse;
- limiter le travail des bras;
- se concentrer sur l'ondulation qui fait travailler les abdominaux et les jambes;
- utiliser la gravité pour s'aider dans la propulsion: par un mouvement de bascule, un peu comme en brasse, le fait d'utiliser son poids vers l'avant aidera le nageur à se propulser avec moins d'effort,
- respirer tous les temps pour une meilleure ventilation.

Quel est l'intérêt de nager le papillon en souplesse ?

Le papillon permet :
- un travail des appuis: la position des bras et le geste du pull ont beaucoup de points communs avec leur équivalent en crawl,
- un travail de gainage,
- un excellent conditionnement du système cardio-vasculaire,
- une nage plaisir en osmose avec l'eau.

Bon pap!

Quelques posts sur le sujet: ICI

dimanche 7 mars 2010


"L'eau est ton amie. Tu n'as pas à te battre contre l'eau mais juste à en partager l'essence, à rentrer en symbiose avec elle et alors elle t'aidera à avancer."

Alexander Popov