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vendredi 9 octobre 2020

L'étonnante prise "karaté" du nageur Mykhailo Romanchuk

 Vous aviez remarqué le "coup de karaté" de la main droite de Romanchuk ? Etonnant, non ? https://youtu.be/sX_VTjx_BBE



Un style tout en force en effet: la rotation du poignet semble lui donner plus de force lors du catch et lui permettre de générer beaucoup de puissance dès l’initiation de la traction.


Si vous êtes un (très) bon nageur, vous pouvez essayer et expérimenter cette rotation du poignet avant le catch et comparer avec vos sensations actuelles.

Bonne nage !

L'étonnante prise "karaté" du nageur Mykhailo Romanchuk

Vous aviez remarqué le "coup de karaté" de la main droite de Romanchuk ? Etonnant, non ? https://youtu.be/sX_VTjx_BBE



Un style tout en force en effet: la rotation du poignet semble lui donner plus de force lors du catch et lui permettre de générer beaucoup de puissance dès l’initiation de la traction.


Si vous êtes un (très) bon nageur, vous pouvez essayer et expérimenter cette rotation du poignet avant le catch et comparer avec vos sensations actuelles.

Bonne nage !


jeudi 9 juillet 2020

Apprenez à devenir un crawleur de buste plutôt que de bras

Je vois beaucoup de nageurs qui se fatiguent énormément à vouloir déplacer beaucoup de masse d'eau à la force des bras.

Je ne sais pas si vous avez remarqué mais en général les meilleurs nageurs de demi-fond et de fond n'ont pas du tout de gros bras. Ce serait même tout l'inverse.

Voici le gabarit par exemple de Josh Amberger, qui a signé les meilleurs temps natation sur plusieurs Ironman dont Kona: taille 1m72 ; poids de forme : 65kgs. Je ne connais pas son tour de bras mais il est évident qu'il n'a rien d'impressionnant comme le montre la photo, tout comme d'ailleurs ses épaules qui n'ont rien à voir avec celle d'un déménageur :



Il est pourtant capable de nager à une vitesse de presque 1'10" par 100 mètres pendant 3.8kms. Vous avez peut être essayer de nager à une telle vitesse pendant même 100 mètres et avez sans doute constaté que l'effort sur vos bras était considérable pour tenir une telle vitesse.

Alors quel est son secret ? D'où tire-t-il sa puissance ?

Evidemment, il possède une très bonne aisance dans l'eau et adopte une position extrêmement hydrodynamique. Mais ca ne suffit pas à nager à une telle vitesse : il faut forcément générer de la puissance.

Un de ses secrets (comme d'ailleurs pour les excellents nageurs de longue distance) c'est d'arriver à se fatiguer les bras le moins possible en nageant en les utilisant le plus efficacement et le moins possible. Bien sûr ses bras se déplacent comme pour n'importe quel autre nageur mais ils sont que la simple extension d'un moteur qui se situe dans son torse; c'est en utilisant son torse qu'il génère beaucoup de puissance avec finalement assez peu de fatigue puisque comme vous le savez peut être les muscles les plus endurants du corps humain se situent justement dans le torse. Cela implique un fort roulis dans sa nage ainsi que la sollicitation des muscles dorsaux et abdominaux. Les bras eux n'agissent que comme des pâles qui viennent saisir l'eau mais il ne tire pas sur l'eau à la force de ses bras: sinon sa morphologie serait toute différente.

J'ai eu l'honneur d'observer en détails la nage de Loic Branda à l'occasion du shooting du "Guide du Crawl Moderne" mais nous étions frappés de voir à quel point il nage avec les bras relâchés. Lui aussi a un gabarit de nageur de longue distance: des bras fins et un dos large. C'est un gabarit qu'on retrouve chez les tous les nageurs de longue distance ou quasiment.

Concrètement que cela signifie-t-il pour vous lecteurs ? C'est avant tout une prise de conscience que pour beaucoup d'entre vous, voire l'immense majorité, vous sollicitez beaucoup trop vos bras en nageant et pas assez les muscles de votre tronc.  Maintenant que faire de ce conseil pour améliorer votre nage et votre endurance :

- pensez à bien relâcher vos bras ; ils doivent être relâchés c'est à dire avoir juste le niveau de contraction suffisant pour saisir l'eau rien de plus et lors du retour aérien être vraiment souples ;

- faites l'effort surtout en début de séance lorsque vous êtes encore à un rythme d'échauffement de vous visualiser comme nageant "sans bras" (!) : tout le mouvement doit venir du tronc et du roulis. Normalement vous devriez ressentir les muscles de l'arrière de votre dos se fatiguer plus que d'accoutumée (grand dorsal, grand rond). C'est bon signe !




- travaillez votre roulis : répétez l'éducatif du requin que nous avons conseillé dans le livre dès sa première version: ce n'est pas moi qui le dit mais Josh lui-même qui le décrit : 


"Notre puissance dans l'eau ne vient pas de nos bras, il vient de l'aide de nos bras, rendue possible par un mouvement de balancement fluide à travers nos hanches.


Mettez une planche entre vos cuisses. Et secouez vos hanches lorsque vous vous déplacez dans l'eau.


Imaginez-vous regarder nager et voir cette planche se balancer d'un côté à l'autre pendant que vous nagez, tic tac, tic tac. (= éducatif du requin, la planche entre les jambes)


Une planche qui reste immobile entre vos jambes signifie que vous ne roulez pas vos hanches lorsque vous bougez vos bras. Introduisez un petit coup de pied à deux temps pour ajouter à la rotation de vos hanches, puis vous avez comme une perceuse à moteur.


C'est le schéma moteur le plus élémentaire dont vous avez besoin pour nager efficacement."


Devenez un nageur de buste et non plus de bras !


Allez bonne nage à toutes et à tous ! Et excellente reprise dans les bassins !





mardi 28 octobre 2014

Vidéo de la semaine : Front Quadrant Swimming et recherche maximale d'amplitude par Nikita Konovalov

Comme je l'explique dans le livre "Le Guide du Crawl Moderne", il existe des oppositions flagrantes de style de crawl entre nageurs même sur une même distance. En voici un parfait exemple sur ce 1500m. 

Au milieu de l'écran, on peut voir le style de Nikita Konovalov, tout en recherche d'amplitude avec un style en Front Quadrant Swimming (FQS) extrêmement marqué (voir même exagéré). Il me rappelle le nageur australien Haydn Wolley. Beaucoup de roulis, une énorme recherche d'allonge et d'hydrodynamisme. Grâce à cela, il enchaîne le 50m en 13 cycles de bras (soit 26 coups de bras !) ce qui est assez remarquable, sur les bases de 1'09'' au 100m.

Dans les autres lignes du bassin, on peut voir comment les autres nageurs ont eu un style beaucoup plus en opposition avec beaucoup moins d'amplitude et beaucoup plus de fréquence de bras.




On remarque le style en Front Quadrant Swimming (FQS) très marqué: Konovalov est presque en rattrapé complet.

Bonne nage !

S. Séhel
Auteur "Le Guide du Crawl Moderne"

jeudi 1 mai 2014

La vidéo de la semaine : Sun Yang sens dessus dessous




(pour visionner la vidéo sur Youtube, c'est ICI)

Attention aux yeux ! Voici le champion Sun Yan, au ralenti, sans dessus dessous, lors de son record du monde sur 1500m.

Changer ainsi les répères visuels de l'observateur permet, je trouve, de mieux saisir la technicité de sa gestuelle, son roulis, son placement sur l'eau...

Bonne nage !

PS: pour une analyse plus complète de sa nage, je vous renvoie à un ancien post de ce blog.

jeudi 27 mars 2014

La vidéo de la semaine : Ben Sanson en FQS



La vidéo de la semaine rend hommage à l'un des meilleurs nageurs actuels sur le circuit Ironman: Benjamin Sanson ; la semaine dernière, il est sorti premier de l'eau sur l'Ironman de Melbourne en 45'23 (soit une moyenne de 5km/h). 

Sur cette vidéo (malheureusement de faible définition), on le voit nager très relax dans un bassin de nage, avec un style en Front Quadrant Swimming (ou semi-rattrapé) très prononcé.

C'est une bonne illustration de nombreux points fondamentaux évoqués dans le livre: en particulier, l'équilibre global du nageur qui passe d'une position horizontale stable et confortable d'un côté sur l'autre tout en restant bien profilé.


On pourra aussi remarquer la très bonne gestuelle de l'épaule aérienne qui va bien se dégager hors de l'eau pour revenir se placer sous l'eau près du menton.


De manière globale, on perçoit bien la nage très relâchée.

C'est une belle illustration que bien crawler demande peu d'effort dès lors que le nageur maîtrise sa position et ses appuis dans l'eau.

Attention : cette vidéo ne représente pas le style de nage que ce nageur utilise en compétition en eaux libres. Sur cette vidéo, il ne nage certainement pas à 5km/h mais sans doute plutôt autour de 4km/h (fréquence basse de bras d'environ 48 coups de bras par minute). Il insiste avant tout sur la recherche d'amplitude, le roulis et le relâchement. En compétition, il augmentera forcément sa fréquence de bras et modifiera son style en conséquence.

Bonne nage !  

vendredi 7 mars 2014

La vidéo de la semaine: comparaison de style lors de la finale du 1500m des JO d'Athènes


Sur cette courte vidéo apparaissent dans l'ordre:
- Larsen Jensen (USA): argent sur cette course;
- David Davies (UK) : bronze sur cette course;
- Grant Hackett (AUS) : or sur cette course.

On peut observer la différence de style de David Davies par rapport aux deux autres nageurs.

Davies nage avec un style en opposition et une très haute cadence de bras ; on le remarque en particulier en le comparant à Hackett à ses côtés sur la fin de la vidéo. Le style de Davies est très proche du style de Laure Manaudou par exemple.

Les deux autres nageurs appliquent des principes inverses (style en FQS) et la différence de nombre de coups de bras par longueur est très conséquente entre Davies et les autres nageurs.

Un très bel exemple de différences de style au plus haut niveau !

Bonne nage !

vendredi 5 juillet 2013

Jordan Harrison, le nouveau phénomène du demi-fond australien ?


A l'âge de 17 ans, le nageur australien Jordan Harrison vient de rejoindre le club très fermé des nageurs qui sont passés si jeunes sous la barre de 15' au 1500m (Pierkins, Hackett). En mai 2013, il a nagé la distance en 14'51''02, battant son record de plus de vingt secondes. La vidéo complète de la course est visible sur la page facebook du blog. Le temps de Kieren Pierkins de 14'50''58 (qu'il réalisa également à l'âge de 17 ans) n'est pas battu par Harrison toutefois.

Cette performance étonna même son entraîneur australien, Denis Cotterell, qui est bien connu des bassins : il a notamment entraîné les deux derniers détenteurs du record du monde du 1500m : Grant Hackett et Sun Yang.

Cotterell avait coutume de dire qu'Hackett avait déjà nagé plus de 10.000 heures à l'âge de 17 ans, ce qui expliquait sa précocité. La barre des 10.000 heures est souvent citée par les entraîneurs de natation comme étant le temps nécessaire pour "faire" un champion (Si vous nagez comme le commun des nageurs moyens, 2 ou 3 heures par semaine, vous n'atteindrez pas cette barre des 10.000 heures avant l'âge de...72 ans !! (à raison de 3 heures, 50 semaines par an depuis l'âge de six ans!!). Ca vous donne une idée du travail que cela représente pour un jeune de 17 ans d'atteindre cette barrière. C'est considérable !

Je ne sais pas si Jordan Harrison a déjà nagé autant.

Le style d'Harrison est très typique du style de Grant Hackett et Sun Yang, avec un style en semi-rattrapé (FQS) extrêmement marqué comme on peut l'observer sur ces photos : à certains instants, il est presque en rattrapé complet avec ses mains si proches les unes des autres devant sa tête (voir les photos).





(Dennis Cotterell est justement l'homme à droite sur la photo)


L'autre point intéressant dans sa technique dont tous les nageurs peuvent s'inspirer est l'excellent timing de son inspiration. Sa phase d'inspiration est très brève (environ 2 dixièmes de secondes) et surtout elle est placée avant même que sa main sous-marine commence à revenir vers l'arrière. Cela lui permet de rester extrêmement profilé même quand il inspire et ainsi de se freiner le moins possible.

début de l'inspiration à 12'43''3 :


fin de l'inspiration à 12'43"5 : le bras sous-marin est encore presque totalement tendu devant lui :


La particularité de Jordan Harrison (par rapport à Sun Yang par exemple) est l'utilisation d'un battement six temps (et non de deux temps).

Son nombre de coups de bras est presque toujours de 30 par longueur de 50m (ce qui correspond à une amplitude d'environ 1m47 à chaque coups de bras, si on compte un gain de 1 mètre avant le virage et de 5 mètres en sortie de virage). Une très belle amplitude évidemment (Je ne connais pas la taille d'Harrison mais elle doit très probablement autour d'1m90).

On verra si ce nageur confirme cette précocité dans ses performances futures...

Bonne nage !

NDLR: merci au lecteur qui avait corrigé mon erreur de frappe : il s'agissait évidemment de dixièmes et pas de centièmes durant la phase d'inspiration.

lundi 10 juin 2013

Virer comme Yannick Agnel

Yannick Agnel a montré une manière très particulière de négocier son premier virage, lors de la finale du 200m aux JOs de Londres.

Dès la fin de l'avant-dernier mouvement de bras (le droit), Yannick enfonce son buste, rentre la tête et se met en position de pré-culbute. Il maintient ensuite cette position, tête totalement immergée, le regard vers le fond (flèche rouge), tout au long du dernier mouvement de bras (le gauche).

A une vitesse supersonique (ou presque..), il s'engouffre sous sa vague, avec ses 2m02.

Comme le décrit un nageur qui l'a vu de près à l'entraînement récemment à Nîmes:

"Je viens de voir ces jours-ci à Nîmes ce fameux virage de Yannick Agnel qui s'entrainait dans la ligne à côté de la mienne, et j'avais été étonné par ce virage bizarre que j'ai observé de près en me mettant sous l'eau. Effectivement il commence son virage très tôt avant le mur en descendant à une vingtaine de centimètres sous la surface avant d'engager sa rotation (il "descend" peut-être un mètre avant de tourner, ce qui est beaucoup). Il faisait ce virage dans toutes ses séries de crawl."


On peut observer comment son bassin vient se coller à la surface (flèche verte) alors qu'il se "descend" et se met en position de pré-bascule (flèche bleue) très tôt et loin du mur.

Les autres nageurs restent eux dans leur cycle naturel de nage jusqu'à être beaucoup plus près du mur et prennent alors leur dernière inspiration plus tard.



Et, après le virage, Yannick ressort avec léger avantage.

Le virage au ralenti:


Fabrice Pellerin en parle dans son livre (page 146). Yannick avait trouvé cette "botte secrète" (dixit le livre) tout seul et son entraîneur ne l'en avait pas contrarié, bien au contraire.

Sur les deux virages suivants de sa course, il ne reproduit pas tout à fait le même mouvement. Sans doute parce que cela demande un souffle qu'il n'a peut être plus durant le reste de la course.

C'est évidemment le signe d'une très grande maîtrise et d"une immense confiance en soi, de faire ainsi une coulée si longue au premier virage de cette finale aux JOs ; l'exemple aussi que les champions savent avoir leur style propre, tout en innovant techniquement, comme l'explique Pellerin.

On verra bien si cette technique sera reprise par d'autres nageurs.

Bonne nage !

mercredi 13 mars 2013

Amplitude et glisse (en images)


Voici une vidéo sous-marine de Goswim qui "déconstruit" (mot à la mode) la recherche de glisse.

On peut ainsi voir au fil des longueurs cet excellent nageur s'amuser à augmenter au maximum (ou presque) son temps glisse pour finalement arriver à nager 25m en 9 coups de bras, puis à revenir sur une nage plus rythmée avec peu de temps morts (bien que toujours en FQS).

samedi 12 janvier 2013

L'explication du hochement de tête de Janet Evans

Tout d'abord meilleurs voeux sportifs et  aquatiques pour 2013 aux lecteurs de ce blog !

Tous les amateurs de natation se souviennent du hochement de tête si particulier de Janet Evans. Elle sortait en effet systématiquement la tête de l'eau à chaque inspiration, plutôt que de garder la tête bien dans la vague comme on l'apprend.

On pourrait croire que c'était un défaut, qui certes ne l'empêchait pas de dominer sa discipline de la tête et des épaules.

Mais, en fait, si l'on s'intéresse à ce mouvement et surtout au moment précis où il intervenait dans son cycle de nage, on peut considérer que ce n'était pas du tout un défaut mais bien au contraire une technique pour nager encore plus vite.

D'ailleurs, 20 ans plus tard, sa successeur aux J.O. de Londres, la nageuse de 15 ans, Katie Ledecky, a adopté un mouvement assez similaire.


jeudi 25 octobre 2012

En profondeur : l'étrange battement de Mister Yang


Après avoir consacré beaucoup d'énergie et de temps à mon nouvel ouvrage, Light Feet Running, je reviens à mes premières amours avec un sujet dont le titre évocateur est presque digne d'un polar.

Je relisais l'excellent ouvrage de Didier Chollet "l'Approche Scientifique de la Natation Sportive" qui explique scientifiquement, dans un de ces chapitres, l'apport du battement de jambes.



D'un point de vue propulsif, l'explication scientifique est simple:

- considérant que les bras génèrent une force de propulsion égale à X et les jambes génèrent une force propulsion égale à Y, la vitesse du nageur n'est évidemment pas égale à X+Y (ce serait trop beau!). Si X est supérieure à Y, les jambes freinent le nageur et évidemment plus X et Y sont proches, moins les jambes freinent le nageur.

- La force de propulsion des bras n'est pas constante mais sinusoïdale  les bras n'exercent donc pas une force constante sur l'eau; au contraire, à certains moments dans le cycle de bras, la force est maximale (normalement lors du passage de la main sous-marine à l'aplomb de l'épaule) et à d'autres moments, elle est très faible voire nulle.

- De ce fait, il peut exister un moment dans le cycle de nage où Y devient supérieur à X (même durant un instant très court). C'est le cas en battement en six temps lorsque le nageur maintient un battement presque continu tout au long du cycle de bras.

En revanche, ce n'est pas le cas du battement 2 temps sauf à ce que le nageur place son battement au moment où la force de propulsion est la plus faible. Or, en battement 2 temps, c'est exactement l'inverse: le battement de pied est synchronisé avec le passage du coude sous-marin à l'appui de l'épaule, c'est à dire le moment où la force de propulsion est la plus grande. Donc en battement 2 temps, à aucun moment, Y est supérieur à X et on sait que X ne s'ajoute pas à Y. Alors pourquoi beaucoup de nageurs (par exemple Sun Yang, recordman actuel du 1500m) utilise très régulièrement un battement en deux temps ? 


mercredi 5 septembre 2012

Défaut habituel: passer au travers de sa prise d'appui

Voici des images tirées de la vidéo d'un déjà bon nageur (puisqu'il nage le 50m sous les 30 secondes). De manière générale, sa technique est bonne : il a une bonne position horizontale, ce qui lui donne un bon hydrodynamisme. Cela dit, on le regardant nager, il donne le sentiment d'un peu passer à travers l'eau. 

Mon analyse est qu'il escamote sa prise d'appui de deux manières:

- il appuie trop longtemps sur l'eau dans une direction qui n'est pas assez perpendiculaire au mouvement;
- il n'a pas un bon angle de rotation du bras au début de l'appui.

Pour mettre cela en évidence, j'ai comparé son trajet de bras à celui de la nageuse Katie Ledecki : voici la comparaison image par image: je le rappelle - il ne s'agit évidemment pas de copier bêtement un nageur pro mais de comprendre sa gestuelle pour tenter de corriger la sienne:

mardi 24 juillet 2012

Diana Nyad : un style pour l'ultra longue distance


Voici une vidéo sous-marine de la nageuse Diana Nyad. Cette nageuse tente depuis deux ans de réaliser l'exploit incroyable de rejoindre à la nage Key West (à l'extrême sud de la Floride) à Cuba, soit la bagatelle de 170kms dans une eau où l'on rencontre requins et surtout méduses urticantes. 

J'avais déjà parlé de ses premières tentatives sur mon blog. Sa dernière tentative fut soldée par un échec du fait justement des brûlures de méduses. Elle va retenter cette traversée cet été, cette fois avec l'aide d'une combinaison anti-méduses.

Diana aura 63 ans (!) cet été. Elle peut nager des heures, et même des jours d'affilée sans s'arrêter. 

Il est intéressant d'observer sa technique : son style est avant tout comme on peut l'imaginer extrêmement économique. Elle se propulse avant tout grâce à un roulis très prononcé du corps tout entier conjugué à un style en opposition et une excellente horizontalité (son battement est équilibrateur) ; ceci lui permet de nager avec relativement peu d'efforts des bras, en utilisant principalement l'inertie et le poids de son corps pour pouvoir nager longtemps, très très longtemps !




mercredi 27 juin 2012

"Nager en eau libre", le DVD de Loic Branda



J'ai eu le plaisir de pouvoir visionner le DVD de Loic Branda sur la nage en eau libre.

Loic Branda est l'un des meilleurs nageurs français d'eau libre.

Le DVD est bien fait avec une belle qualité de prises de vues. Evidemment, pouvoir observer la nage de Loic Branda est un plaisir et il faut se féliciter des champions qui font ainsi bénéficier les amateurs de leur savoir et leur expérience. C'est assez rare pour être souligné.

Le DVD aborde de manière synthétique les thèmes suivants:


mercredi 30 mai 2012

Le style en projection de Gregorio Paltrinieri sur 1500m


Gregorio Paltrinieri a gagné le 1500m des championnats d'Europe la semaine dernière en Hongrie avec la troisième performance mondiale de l'année sur cette distance (14'48''92).
Paltrinieri est un très jeune nageur au physique longiligne (17 ans, 1m91 et 72kgs).

Il possède un style mixte très particulier qui n'a strictement rien à voir avec le style de son futur rival sur 1500m aux JOs de Londres, le chinois, Sun YangLes deux nageurs n'ont pas exactement le même gabarit puisque Sun Yang est un peu plus grand (1m98) et un peu plus lourd (81kgs).

Voici un extrait vidéo de sa course:

jeudi 10 mai 2012

James Magnussen: le style mixte le plus rapide au monde

Il est très intéressant d'admirer le style du nageur australien, James Magnussen, détenteur du temps sur 100m le plus rapide au monde en "textile" en 47"10. Voici des images au ralenti extraites de ce record.



On peut voir comment, au contraire des meilleurs sprinteurs même les plus récents, il ne nage pas en crawl en opposition mais en style mixte (appelé aussi style hybride).

Il nage en FQS d'un côté: on voit bien sur la photo comment son bras gauche rentre dans l'eau lors que sa main droite n'est pas encore passée en dessous de sa tête.



mercredi 8 février 2012

Les secrets de Jono



Beaucoup d'entre vous ont sans doute été impressionnés par la vidéo de Swimsmooth du crawl du nageur australien Jono van Hazel (médaillé olympique à Athènes).

Bien sûr, nager de la sorte demande des années de travail, un apprentissage très jeune et je n'aurai pas la prétention de dire que l'on peut espérer nager comme JVH facilement, voire même un seul jour dans sa vie !


vendredi 9 décembre 2011

En profondeur: le recordman du monde face à un (déjà très bon) nageur




On trouve des pépites sur le net. Voici une vidéo où un nageur amateur(*) s'est "incrusté" (au sens propre) dans la finale du record du monde du 1500m aux côtés du nouveau phénomène chinois: Sun Yang





A première vue, hormis la vitesse, leurs styles sont relativement proches, voire même très proches. Les deux nageurs nagent en crawl FQS. Maintenant, en y regardant de plus près, on peut observer quelques différences décisives dans la technique de ces deux nageurs car comme dit le dicton: "Dieu (ou le diable) se cache dans les détails !":

1) le timing de l'inspiration:

Pour beaucoup de nageurs, l'un des moments critiques dans le cycle de crawl est la phase d'inspiration car elle est propice à une réelle perte de vitesse. En effet, le mouvement d'inspiration doit interférer le moins possible avec la puissance générée par la phase de poussée de la main arrière. 

Au moment de l'inspiration, la plupart des nageurs ont tendance à sortir de leur alignement et à se freiner avec leur bras avant et du fait de l'augmentation de la surface frontale (constituée de la tête, du cou, de l'épaule, du bras et de la main et éventuellement de la traînée du tronc et des jambes du fait du désaxement). 


Pour éviter cela, les tous meilleurs nageurs inspirent de manière extrêmement rapide et placent leur inspiration exactement entre la fin de la poussée de la main arrière et avant le début de l'abaissement du bras avant, en gardant la tête le plus à l'horizontal possible. C'est ce que réalise Sun Yang de très belle manière (Grant Hackett faisait exactement la même chose). On voit bien sur la vidéo que le bras avant de Sun Yang ne commence à s'appuyer sur l'eau qu'une fois l'inspiration réalisée et que sa tête reste très horizontale durant l'inspiration. 


Le style FQS s'y prête très bien puisqu'il permet de rester quelques instants de plus avec le bras tendu devant soi.

Au contraire, le nageur amateur lui initie le mouvement de son bras avant alors qu'il n'a pas encore totalement fini sa phase d'inspiration. Sa tête n'est pas à l'horizontal. Il offre donc une plus grande résistance à l'eau à cet instant. 


Tout nageur aura tout intérêt à inspirer le plus vite possible et à caler ce mouvement entre la fin de la poussée de la main arrière et le début du retour vers l'arrière de la main avant, en veillant à garder la tête le plus près possible de l'épaule. Prendre trop de temps pour inspirer va nécessairement ralentir le nageur.


N.B.: vous aurez peut être remarqué si vous avez regardé la vidéo du 1500m du record du monde de Sun Yang qu'il respire en 1 temps juste après sa coulée à chaque virage: une respiration d'un côté immédiatement enchaînée avec une respiration de l'autre côté pour prendre le maximum d'oxygène après la coulée. Ensuite il repasse à une respiration à 2 temps. C'est assez spécifique pour être souligné. 

2) l'accélération tout au long du mouvement:

En dépit du fait que Sun Yang commence le trajet de sa main avant vers l'arrière un peu plus tard que le nageur amateur, on peut constater qu'en revanche, les deux nageurs sortent leur main arrière de l'eau quasiment au même instant ! Cela s'explique par le rattrapage de vitesse que Sun Yang effectue sur la seconde partie du mouvement. Cela signifie tout simplement que Sun Yang accélère plus son mouvement que le nageur amateur qui lui a une vitesse de bras plus constante. Il est connu et reconnu que l'accélération offre plus de puissance et plus d'appui au nageur.

3) le transfert de masse:

Voici certainement l'une des clés de la puissance du crawl. 

Si l'on observe le mouvement de l'épaule avant de chaque nageur au moment du catch, on peut remarquer que Sun Yang enfonce plus l'épaule dans l'eau. Son roulis est plus puissant et génère un plus grand transfert de masse d'un côté vers l'autre. Il bascule le poids de son corps à gauche ce qui donne plus de puissance au catch de sa main droite. Et ainsi de suite. 

On peut tenter de décrire cela par la séquence suivante: la main et l'avant-bras se mettent progressivement en appui sur l'eau pour initier le catch à la suite de quoi le nageur bascule le poids de son corps de l'autre côté en accélérant le mouvement : ce mouvement de transfert de masse va naturellement créer la force d'appui du bras sous-marin sur l'eau et s'accompagner de l'accélération du bras sous-marin. 

Le nageur peut essayer ainsi plutôt que de se préoccuper d'appuyer avec son bras sous l'eau vers l'arrière, de simplement se concentrer sur le mouvement de son flanc opposé qui vient s'enfoncer dans l'eau avec puissance et accélération en accompagnant l'extension du mouvement du bras et de l'épaule vers l'avant. 

4) autres points :


Je ne m'attarderai pas sur d'autres points évidents (meilleur gainage, meilleur battement, meilleur positionnement sur l'eau plus allongé et plus horizontal à tout instant du cycle de nage), ainsi que le maintien d'un coude plus haut.


* * * * *


Voici quelques illustrations des explications qui précèdent:

















Bonne nage!


(*) Ce nageur, qui a déjà réussi la traversée de la Manche (!), a les performances suivantes : 1500m: 20'24'' ; 3000m: 41'50''  ! Je le remercie de m'avoir permis de poster cette vidéo.

NB: cette analyse ne se veut évidemment pas exhaustive. Je l'a fait à titre avant tout pédagogique pour mettre en lumière certains détails propres à une excellente technique en crawl et ce post s'adresse évidemment aux nageurs qui maîtrisent déjà bien le crawl.


www.leplaisirdenager.blogspot.com

jeudi 1 septembre 2011

Tuer le temps (mort) en crawl !




L'un des écueils en crawl est d'avoir des temps morts dans son cycle de nage. Il faut entendre par temps mort un instant (plus ou moins long) durant lequel le nageur n'exerce plus d'appui propulsif sur l'eau. Ce défaut d'appui - même très court - va résulter en une décélération du nageur. Cela l'obligera alors à ré-accélérer pour retrouver sa vitesse, d'où une dépense d'énergie plus importante que si le nageur maintient sa vitesse et son inertie. 

Voici un exemple visuel très parlant d'un tel temps mort. Ces images sont extraites de la vidéo d'un nageur amateur dont j'ai déjà analysé la nage sur ce blog. On peut ainsi constater sur les deux clichés qui suivent que le nageur n'effectue aucun appui propulsif durant près de 2/3 de seconde durant le cycle de son bras droit sous l'eau: 

1ère photo au chrono à zéro : il finit sa propulsion avec la main gauche. 


2ème photo:  chrono à 0,65 seconde; il commence seulement son appui de la main droite.


On peut arguer du fait qu'il nage en crawl semi-rattrapé (ou FQS ou catch-up style) mais c'est faux de croire que le style FQS oblige forcément à un temps mort contreproductif.

Ce point est d'ailleurs parfaitement démontré dans la série de clichés mise sur le blog du site www.swimsmooth.com concernant le recordman du monde Sun Yang du 1500m nage libre.

Ces clichés montrent qu'en dépit d'un style en FQS, ce nageur a un temps mort très réduit dans sa nage (à peine plus d'un dixième de seconde):


Bonne nage !