mardi 16 avril 2013

Soixante-Dix ! Le chiffre d'or du battement de jambes




Vous avez sans doute entendu parler du nombre d'or ! Ce chiffre qui fixait dans l'antiquité la proportion idéale de la beauté esthétique !

Et bien, il existe un chiffre magique qui détermine un battement de pieds efficace : c'est soixante-dix ! 70 degrés, c'est à dire l'angle que doit former le pied avec la cheville pour commencer à permettre un effet positif de propulsion de l'eau en battement de pieds en gardant la jambe tendue ou presque. Voici un cliché qui illustre cette position:



(Jeff Rouse est un nageur qui était réputé pour l'efficacité de son battement de pieds et aussi bien sûr la souplesse de sa cheville.)

Tant que votre cheville ne s'étire pas à un angle de 70°, il est nécessaire au genou de se plier (un peu) pour faire que le battement soit propulsif: le problème de plier le genou est que cela augmente la surface de frottement de la cuisse contre l'eau dans le sens opposé à l'avancement; cela ralentit le nageur et rend son battement beaucoup moins efficace.

Pour avoir un battement optimal, il faut que la cheville soit plus souple et la jambe plus tendue, d'où l'intérêt de pouvoir se rapprocher de cet angle de 70° (voire le dépasser).

En fait, tout degré de souplesse gagné au-delà de 60° permettra un meilleur battement avec moins d'effort. Les nageurs les plus rapides en battement atteignent couramment un angle de 75°.

Maintenant, il faut aussi comprendre que la force du battement peut avoir une influence sur le degré de l'angle de la cheville; si vous battez fort avec une cheville relâchée, la pression de l'eau peut vous faire gagner quelques précieux degrés; c'est donc particulièrement vrai en sprint et moins en endurance; cela dit, on peut observer chez certains nageurs de demi-fond une tendance à battre peu mais fort (ex: Sun Yang).

Ce phénomène est tout à fait visible sur les images extraites d'une vidéo de Ian Thorpe: on voit comment sa cheville s'étire sous la pression de l'eau lorsqu'il commence son battement:




Il est donc primordial d'avoir la meilleure souplesse des chevilles possibles pour avoir un battement de jambes efficace et un minimum d'étirement est recommandé pour celui qui veut améliorer son battement de jambes.

Voici une vidéo qui illustre la corrélation entre la souplesse de la cheville et l'efficacité du battement
Cet article et cette photo sont tirés d'un article de Marty Hull, entraîneur américain de natation passionné et éclectique et également spécialiste reconnu des chinchillas (véridique !!!).

Bonne nage !



mercredi 10 avril 2013

Le timing des bras en papillon



Le papillon reste une nage mystérieuse pour beaucoup de nageurs, et notamment le point crucial du placement du mouvement des bras dans le cycle de nage.

Voici un petit truc pour bien placer son mouvement en bras en papillon: il faut commencer l'appui des mains sur l'eau, uniquement lorsque les fesses sont au plus haut et qu'elles effleurent la surface de l'eau.

Voici précisément ce moment illustré par des photos de nageurs, notamment Ian Crocker et Michael Phelps: on voit très bien la position très particulière que le nageur doit adopter à ce moment précis:

- les jambes sont quasiment parallèles à la surface,
- les fesses effleurent l'eau,
- les reins sont cambrés,
- le dos reste toutefois assez horizontal dans sa partie supérieure: sinon le nageur créerait une surface de frottement trop grande qui le freinerait.




Michael Phelps



Idéalement, le nageur doit s'enfoncer assez peu dans l'eau, s'il veut nager vite. Il doit rester dans une bande horizontale proche de la surface.

Si le nageur déclenche son mouvement de bras plus tôt, alors il risque de placer ses jambes à contre-temps en enfoncant ses jambes au moment où ses mains passent la verticale de ses épaules : comme je l'ai déjà expliqué sur ce blog, en crawl, ce moment du passage des mains à l'aplomb des épaules est très important car c'est alors que le nageur a le plus de puissance: il faut donc qu'il soit le plus profilé possible: si ses jambes s'enfoncent à ce moment là, il perdra énormément en efficacité. En veillant à placer son mouvement en phase avec son bassin, on réduit ce risque de perte d'efficacité.

Il existe une manière totalement opposée de nager le papillon qui consiste, au contraire, à chercher à amplifier l'effet de bascule pour sortir plus facilement de l'eau: en s'enfonçant plus, on exerce une pression de haut en bas sur l'eau qui va générer en retour une force verticale dans le sens contraire et qui va aider le nageur à sortir plus facilement les épaules: évidemment, cela va aussi malheureusement freiner le nageur. On voit ainsi sur les photos suivantes comment le nageur va augmenter son enfoncement dans l'eau en retardant le déclenchement des bras, bien après que son bassin ait effleuré la surface (cette manière de papilloner est celle de Total Immersion):


Le bassin continue de s'enfoncer et les bras ne sont pas encore en action :


Pour ceux qui ne connaissent pas cette nage, je vous invite vivement à la découvrir !

Bonne nage !