mercredi 30 juillet 2014

Analyse de nage amateur: étendre le bras le plus loin possible : oui, mais !


Voici la vidéo (au ralenti) d'un nageur relativement débutant en crawl qui se plaint de s’essouffler énormément à chaque longueur.  Je le remercie de m'avoir autorisé à utiliser ses images.

Son défaut le plus visible est l'entrée de la main dans l'eau. Alors que je lui donnais quelques conseils pour ne pas entrer sa main de la sorte, il semblait surpris disant qu'on lui avait justement dit d'étendre son bras le plus loin possible et que justement il s'appliquait à le faire. 

De cet échange, j'ai compris d'où venait cette gestuelle si particulière de l'extension du bras, qu'on peut observer chez énormément de nageurs dans nos piscines. L'explication est simple: la mauvaise compréhension de ce conseil: "étendre son bras le plus loin possible".



Vouloir étendre son bras le plus loin possible n'est pas mauvais en soi, loin de là et évidemment. Simplement, pour que cela soit efficace et pas contre-productif, il faut le faire sous l'eau et pas en l'air. Si on observe le geste du bras de ce nageur, on voit qu'il tend sa main devant lui de sorte que son épaule est dans l'eau, que son coude est déjà en train de toucher l'eau (flèche rouge) mais que surtout sa main est elle toujours bien hors de l'eau (flèche verte). Il pointe donc son bras (légèrement) vers le ciel. 



L'effet induit est immédiat: son bassin s'affaisse et ses jambes plongent. Il se retrouve dans une position non pas horizontale (mais avec une prise d'angle du corps entier par rapport à la surface) (voir illustration ci-dessous tirée du livre "Le Guide du Crawl Moderne").


Il est aisé de comprendre que toute la surface frontale du corps du nageur - de sa tête à ses pieds - vient alors s'opposer à son avancement rectiligne dans l'eau. Son corps agit comme un frein, comme une ancre !

La bonne manière d'étendre son bras loin devant soi est celle réalisée par le nageur ci-dessous:


- sa main pénètre dans l'eau, avant son coude, alors que le bras n'est pas totalement tendu,
- le coude rentre dans l'eau par le trou formée par la main,
- le bras s'étend ensuite sous l'eau (il n'est jamais étendu avant que la main ne rentre dans l'eau),
- le bras ne s'étend pas tout à fait parallèlement à la surface: le nageur veille à ce que sa main soit plus basse que son coude. Un bon nageur pourra étendre son bras presque parallèlement à l'eau. Le nageur moins aguerri qui a du mal à garder son bassin près de la surface aura plus intérêt à pointer, un peu plus, son bras vers le fond au moment de l'extension complète du bras. Cela l'aidera à faire remonter son bassin.

Sinon, le nageur sur la première vidéo à d'autres défauts très courants: on peut citer, par exemple:
- la tête qui sort trop pour inspirer,
- un battement de jambes qui sort trop du sillage pour très peu d'effet propulsif,
- une tendance à entrer sa main devant sa tête (surtout du bras droit) et à se désaxer à chaque coup de bras,
- l'entrée de la main par le pouce,

Voici quelques exemples illustrés:

La main devant la tête

L'entrée du coude avant l'entrée de la main, le bras trop tendu


Le désaxement du corps (par rapport à un axe rectiligne parallèle à la ligne de bouées): la flèche tracée en rouge passant par le bassin, la tête et la main n'est pas du tout parallèle à la ligne de


Il est fort probable qu'une fois maîtrisé la bonne manière d'entrée sa main et son bras dans l'eau, son crawl sera beaucoup plus simple et efficace.

Bonne nage !


jeudi 3 juillet 2014

Cabinet des curiosités: le "dauphin" et autres nages


La nage "Dauphin", vous connaissez ? Moi, non jusqu'à la découverte du site de Raymond-Louis Laquerre (http://www.swimmingspirit.com/).

Cet éducateur canadien dit avoir inventé cette nouvelle nage.

Cette nage se nage sur le dos: les bras effectuent de manière simultanée le même mouvement qu'en dos crawlé. Les jambes effectuent des ondulations comme en papillon (mais l'ondulation a lieu sur le dos bien entendu).

En fait, cela s'apparente à du papillon dorsal.

Intérêt: selon l'inventeur, une nage pour les longues distances (voire les situations de détresse), appropriée pour des conditions en eaux libres telles qu'un léger clapot.

Pour l'avoir testé, ce n'est pas désagréable: juste un petit souci du fait de l'anatomie de l'épaule qui rend plus difficile l'extension de l'épaule vers l'arrière ; en dos crawlé, on résout cette contrainte grâce au roulis mais en "dauphin", les deux bras faisant le mouvement ensemble ce n'est pas possible, ce qui tire un peu les épaules.

M. Laquerre se dit l'inventeur de quatre autres nages:
- l'anguille,
- le béluga,
- la torpille,
- la carpe.

Bonne "pêche" si ca vous dit de les essayer!

Plus d'infos sur son site...