lundi 21 mai 2012

Exploits: hommage à Murray Rose (1939-2012)



Un hommage au grand nageur australien, Murray Rose, décédé au mois d'avril dernier à l'âge de 73 ans. 

La carrière de Murray Rose explosa en 1956, alors qu'il n'est âgé que de 17 ans, lorsqu'il décroche trois médailles d'or aux Jeux Olympiques de Melbourne (1956) (4 x 200m nage libre en relai, 400m nage libre et 1 500m nage libre). Il fut le premier à nager le 1500m sous les 18 minutes. 


Quatre ans plus tard, il est médaillé d'or à Rome dans sa catégorie de prédilection, le 400m nage libre et d'argent dans le 1500m.  Ayant décidé de se tourner vers le cinéma, on lui refusera de concourir aux jeux suivants sous ce prétexte.

Un aperçu de sa technique à l'époque; il est pour beaucoup l'un des premiers nageurs à nager en compétition en style semi-rattrapé au moins partiellement. 

Il est très rare d'avoir des images sous-marines des nageurs de cette époque. On remarquera l'amplitude du roulis du corps entier ainsi que le coude haut sous l'eau. Il était connu pour ne pas avoir un battement très appuyé, nageant plutôt en 4 temps qu'en 6 temps. Sur la vue sous-marine, il est d'ailleurs en battement 2 temps.

Surtout ne manquer pas de lire le commentaire d'Eric Lahmy, écrivain et journaliste sportif, sur ce post (voir commentaire ci-dessous).


(lien vers la  vidéo d'origine : http://www.youtube.com/watch?v=9wrtZlq9x08)





7 commentaires:

  1. Murray Rose nageait sur un battement à deux temps. Il est à mon avis le meilleur nageur de toute l'histoire de la natation, meilleur que Phelps, que Spitz, que Weissmuller. Seule l'intransigeance des dirigeants australiens l'a empêché de remporter un titre olympique en 1964. Il étudiait aux USA et avait travaillé sur un film à l'époque des sélections australiennes pour les Jeux, en février 1964. Il a ensuite battu deux records du monde, sur 1500m en aout aux championnats des USA et sur 880 yards aux championnats du Canada, et il n'aurait fait qu'une bouchée de Bob Windle, vainqueur du 1500m des Jeux de Tokyo. Mais Murray Rose avait tout. Lucien Zins m'avait dit de lui "c'est la perfection." Il n'a jamais raté une course, pendant les neuf ans où il est resté au sommet. Et sa longévité n'est pas celle d'un professionnel qui gagne sa vie, mais celle d'un amateur qui adorait ça, courait de l'école à la piscine et de la piscine à l'école, qui battait des records du monde et était très bon en classe. En 1964, il partageait l'entraînement de Roy Saari, qui allait battre le record du monde du 1500m, et Murray lui mettait une longueur dans la vue dans ses séries de 1500m à l'entraînement. Il était en avance sur tout, préparation mentale, physique, alimentation (végétarien), des relations exceptionnelles avec son entraîneur Sam Herford, puis, aux USA, avec Peter Daland, stratégie en course. Et il disposait de managers exceptionnels: ses parents. Je crois qu'il est le seul nageur au monde dont le père et la mère ont, chacun de son côté, écrit un livre à son sujet: son père, Ian Falconer Rose, a raconté la diététique de Murray dan "Faith, Love and Seaweed", et sa mère; Eilein, une biographie intitulée "The Torch Within". Enfin, il avait une personnalité exceptionnelle, mais là, ce serait trop long à raconter...

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  2. Evidemment merci pour cet ajout de grande valeur! N'hésitez pas à l'avenir même "si c'est trop long à raconter"!

    PS: vous êtes donc bien le Eric Lahmy que je pensais que vous étiez !

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  3. la disparition d'un "type bien" .... so long....

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  4. J'ai l'impression que son retour aérien n'est pas symétrique, et pas toujours dans le style qu'on nous apprend aujourd'hui. Est-ce que je visualise mal ?

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    1. Dans un livre de 1961, Monique Berlioux décrivant le style de Murray Rose, disait qu'il n'était pas un styliste. Murray se tournait largement pour respirer, ce qui donnait "l'impression de boiter". Lui-même expliquait que sa technique avait beaucoup évolué. En 1956, son style peaufiné pendant plus de dix ans par son coach australien Sam Herford était des plus jolis et posés à voir. Après 1957, il a dû se débrouiller avec un coach qui était très peu tourné vers le style, Peter Daland, et dont les élèves "nageaient mal". Et jusqu'en 1964, Murray Rose a fait avec. Etonnament, à 43 ans, après six mois de préparation, Murray a gagné 200m, 400m et 1500m des mondiaux masters dans des temps avoisinants ceux qu'il réalisait en 1958, quand il était champion des USA. Or, disait-il, "je suis en bien moins bonne forme qu'en 1958, expliquait-il, mais je nage techniquement beaucoup mieux." Il n'est donc pas étonnant qu'on trouve des fautes dans sa nage. Mais en outre, le rythme était bien plus lent

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  5. Non, c'est exact. Mais il y a beaucoup de nageurs très rapides avec pleins de défauts (souvent superficiels c'est vrai).

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  6. Merci Eric pour toutes ces précisions !

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