Vous avez déjà sans doute entendu le conseil suivant: "en crawl, il faut accélérer son bras tout au long du trajet sous-marin."
Maintenant que cela veut-il dire réellement ? Vouloir comprendre le problème, c'est un peu comme vouloir résoudre l'énigme de la poule et de l'oeuf. Qui est arrivé en premier ?
En effet, il faut savoir qu'en crawl, le corps accélère tout au long du déplacement sous-marin du bras ; enfin, c'est normalement ce qui doit se passer si le nageur possède une bonne technique. Ainsi, on a mesuré la vitesse instantanée de bons nageurs tout au long d'un cycle de bras et il s'avère qu'en effet, leur vitesse est la plus grande à la fin de la poussée de la main sous-marine, c'est à dire à l'instant où la main sort de l'eau après avoir fini son trajet sous-marin. Cette accélération n'est pas due réellement à une augmentation de puissance (car en fin de mouvement sous-marin, la surface de contact perpendiculaire à l'eau ne fait que se réduire pour finir à seulement une partie de la surface de la main). Non, l'accélération est liée à la diminution des forces de frottement car, en effet, en fin de cycle de bras, le nageur est le plus allongé sur l'eau avec son bras avant allongé devant lui. Il est donc dans la position la plus profilée (voir photo ci-dessous) : c'est la raison pour laquelle il va le plus vite à cet instant.
Il est donc tout à fait normal que le nageur (dans son ensemble) accélère alors que son bras se déplace sous l'eau de l'avant vers l'arrière.
Si le nageur n'accélère que son bras et pas son corps, l'effet sera nul ! En effet, son bras passera au travers de l'eau. Imaginons que vous poussiez un meuble très lourd sur un parquet glissant, que va-t-il se passer ? Vos pieds vont glisser sur le parquet et le meuble ne va pas bouger (ou presque). L'analogie est valable en natation; si vous exercez une accélération avec votre main alors que votre corps lui n'accélère pas, votre main et votre bras vont glisser sur l'eau, sans prise.
Si le nageur n'accélère que son bras et pas son corps, l'effet sera nul ! En effet, son bras passera au travers de l'eau. Imaginons que vous poussiez un meuble très lourd sur un parquet glissant, que va-t-il se passer ? Vos pieds vont glisser sur le parquet et le meuble ne va pas bouger (ou presque). L'analogie est valable en natation; si vous exercez une accélération avec votre main alors que votre corps lui n'accélère pas, votre main et votre bras vont glisser sur l'eau, sans prise.
Le fait d'accélérer le bras est censé créer une zone de pression plus importante sur laquelle le nageur peut s'appuyer. Mais pour que cela ait un effet réel, il faut que le nageur se freine le moins possible alors qu'il appuie sur l'eau (en réduisant donc le plus possible ses frottements sur l'eau). Sinon il passera au travers de l'eau et l'accélération de sa main n'aura pas d'effet.
Donc le conseil de l'accélération du bras sous-marin doit être compris, non pas tant comme une accélération du bras seul, mais plutôt une accélération du nageur dans son ensemble. Comme la vitesse de déplacement du nageur va augmenter au fur et à mesure du cycle de nage, son bras va lui aussi accélérer (tout simplement du fait que la main va devoir parcourir une distance plus grande dans un temps plus réduit et donc elle va devoir aller plus vite).
En revanche, si vous ne pensez qu'à accélérer votre main sous l'eau, sans chercher à accélérer le reste de votre corps, cela sera tout simplement inefficace et vous ne trouverez jamais la bonne sensation d'appui sur l'eau car votre bras va passer à travers l'eau. Donc il faut chercher à bien ressentir l'accélération de tout son corps et pas seulement du bras sous-marin. Et pour que cela ait un intérêt d'accélérer sa main sous l'eau, il faut que le nageur maîtrise déjà une bonne position hydrodynamique.
Bonne nage !
Bonjour,
RépondreSupprimerJe pense que dans cet article il y a un amalgame entre accélération, vitesse et puissance. Je pense qu'il serait préférable de revoir certains points.
Quelques éléments :
1. La puisssance
La puissance est la valeur de l'énergie cinétique par unité de temps (la somme de l'EC sur une seconde).
Ec = 1/2 m*V² (Energie Cinétique)
m = masse du solide en mouvement
V = vitesse du solide
2. La vitesse est la dérivée (variation) de la position.
3. L'accélération est la dérivée (variation) de la vitesse.
- à vitesse constante, l'accélération est nulle.
- quand la vitesse augmente, il y a accélération
- quand la vitesse diminue, l'accélération est négative (décélération).
Dans le cas du nageur, il y a deux référentiels, la piscine et le bras en mouvement, donc deux vitesses, celle du bras et celle du nageur. Ces éléments ne sont pas simples à manipuler.
Merci pour ces précisions scientifiques mais comme le souligne d'ailleurs un commentaire qui suit, mon approche était purement proprioceptrive (et ne cherchait pas à décrire le phénonème de façon objective mais uniquement sur la base d'une recherche de sensation du nageur).
SupprimerHello Solarberg,
RépondreSupprimerInteressant comme d'habitude tes articles, un point a decouvrir, comment ressentir cette accélération du corps ? ecoulement de l'eau sur le corps, autour de la tete, au niveau du bras tendu devant soi ?
bien qu'étant physicien, le dit "amalgame" me gêne d'autant moins que la proposition de clarification serait pour le moins sujet à caution pour ce qui concerne la puissance...d'autre part, je trouve que les images trouvées par l'auteur pour nous faire apprécier le bon "ressenti" sont tellement parlantes qu'elles n'ont pas besoin de s'appuyer sur un formalisme dont la plupart d'entre nous se moque (ce que je regrette mais qui est un fait !). et hop, encore un post que je vais pouvoir mettre à profit...encore encore. et en tout cas merci.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe trouve votre article très intéressant comme d'habitude. Par contre, autant je vois bien comment accélérer le bras et la main, j'ai plus de mal avec l'accélération du corps entier ... cela se traduit comment dans les faits ? Comment fait on pour accélérer le corps ?
L'accélération du corps entier se fait naturellement dès lors que la technique est bonne, c'est à dire que le nageur est bien profilé en fin de mouvement et que ses appuis ont été bons.
RépondreSupprimerS'agissant des sensations pures, c'est autant une question de visualisation intérieure ("je me sens accélérer") que de réelle recherche de sensation extérieure (car évidemment l'accélération est très faible et très courte donc difficile à ressentir visuellement ou tactilement).
L'essentiel est de bien saisir que ce n'est pas le bras qui accélère seul avec le corps qui se déplacerait à vitesse constante mais que le corps accèlère également.
J'espère que c'est plus clair.
Je rajouterai que pour que l'acceleration de la main (avec le bon appui) corresponde a l'acceleration du corps, il faut rigidifier l'ensemble du corps pour transmettre cette acceleration. Donc un corps tres bien gaine.
RépondreSupprimerBien dit! Merci.
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