mercredi 10 avril 2013

Le timing des bras en papillon



Le papillon reste une nage mystérieuse pour beaucoup de nageurs, et notamment le point crucial du placement du mouvement des bras dans le cycle de nage.

Voici un petit truc pour bien placer son mouvement en bras en papillon: il faut commencer l'appui des mains sur l'eau, uniquement lorsque les fesses sont au plus haut et qu'elles effleurent la surface de l'eau.

Voici précisément ce moment illustré par des photos de nageurs, notamment Ian Crocker et Michael Phelps: on voit très bien la position très particulière que le nageur doit adopter à ce moment précis:

- les jambes sont quasiment parallèles à la surface,
- les fesses effleurent l'eau,
- les reins sont cambrés,
- le dos reste toutefois assez horizontal dans sa partie supérieure: sinon le nageur créerait une surface de frottement trop grande qui le freinerait.




Michael Phelps



Idéalement, le nageur doit s'enfoncer assez peu dans l'eau, s'il veut nager vite. Il doit rester dans une bande horizontale proche de la surface.

Si le nageur déclenche son mouvement de bras plus tôt, alors il risque de placer ses jambes à contre-temps en enfoncant ses jambes au moment où ses mains passent la verticale de ses épaules : comme je l'ai déjà expliqué sur ce blog, en crawl, ce moment du passage des mains à l'aplomb des épaules est très important car c'est alors que le nageur a le plus de puissance: il faut donc qu'il soit le plus profilé possible: si ses jambes s'enfoncent à ce moment là, il perdra énormément en efficacité. En veillant à placer son mouvement en phase avec son bassin, on réduit ce risque de perte d'efficacité.

Il existe une manière totalement opposée de nager le papillon qui consiste, au contraire, à chercher à amplifier l'effet de bascule pour sortir plus facilement de l'eau: en s'enfonçant plus, on exerce une pression de haut en bas sur l'eau qui va générer en retour une force verticale dans le sens contraire et qui va aider le nageur à sortir plus facilement les épaules: évidemment, cela va aussi malheureusement freiner le nageur. On voit ainsi sur les photos suivantes comment le nageur va augmenter son enfoncement dans l'eau en retardant le déclenchement des bras, bien après que son bassin ait effleuré la surface (cette manière de papilloner est celle de Total Immersion):


Le bassin continue de s'enfoncer et les bras ne sont pas encore en action :


Pour ceux qui ne connaissent pas cette nage, je vous invite vivement à la découvrir !

Bonne nage !

1 commentaire:

  1. Alors, le papillon, c'est clair, c'est impressionnant. Sur mes séances piscine, je n'ai vu que deux personnes pratiquer cette nage, dont un qui semble vraiment la maîtriser (mais je ne m'y connais pas trop).
    En lisant votre article sur les postures corporelles, je me demande comment au départ on a réussi à faire suffisamment d'expériences avec son corps, ses mouvements et l'eau pour découvrir cette technique de nage. Car plus je nage, plus je sens que quelque chose cloche dans mon corps et ses mouvements, mais alors où, pourquoi et comment ça devrait être, je ne saurais pas le dire, et c'est là que des articles comme les vôtres sont très utiles. Mais il y a un endroit où on parle de l'histoire, de la découverte de ces techniques ? Le papillon est une des nages qui me paraît les moins "spontanées", ça m'intrigue.

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