Yannick Agnel a montré une manière très particulière de négocier son premier virage, lors de la finale du 200m aux JOs de Londres.
Dès la fin de l'avant-dernier mouvement de bras (le droit), Yannick enfonce son buste, rentre la tête et se met en position de pré-culbute. Il maintient ensuite cette position, tête totalement immergée, le regard vers le fond (flèche rouge), tout au long du dernier mouvement de bras (le gauche).
A une vitesse supersonique (ou presque..), il s'engouffre sous sa vague, avec ses 2m02.
Comme le décrit un nageur qui l'a vu de près à l'entraînement récemment à Nîmes:
"Je viens de voir ces jours-ci à Nîmes ce fameux virage de Yannick Agnel qui s'entrainait dans la ligne à côté de la mienne, et j'avais été étonné par ce virage bizarre que j'ai observé de près en me mettant sous l'eau. Effectivement il commence son virage très tôt avant le mur en descendant à une vingtaine de centimètres sous la surface avant d'engager sa rotation (il "descend" peut-être un mètre avant de tourner, ce qui est beaucoup). Il faisait ce virage dans toutes ses séries de crawl."
On peut observer comment son bassin vient se coller à la surface (flèche verte) alors qu'il se "descend" et se met en position de pré-bascule (flèche bleue) très tôt et loin du mur.
"Je viens de voir ces jours-ci à Nîmes ce fameux virage de Yannick Agnel qui s'entrainait dans la ligne à côté de la mienne, et j'avais été étonné par ce virage bizarre que j'ai observé de près en me mettant sous l'eau. Effectivement il commence son virage très tôt avant le mur en descendant à une vingtaine de centimètres sous la surface avant d'engager sa rotation (il "descend" peut-être un mètre avant de tourner, ce qui est beaucoup). Il faisait ce virage dans toutes ses séries de crawl."
On peut observer comment son bassin vient se coller à la surface (flèche verte) alors qu'il se "descend" et se met en position de pré-bascule (flèche bleue) très tôt et loin du mur.
Les autres nageurs restent eux dans leur cycle naturel de nage jusqu'à être beaucoup plus près du mur et prennent alors leur dernière inspiration plus tard.
Et, après le virage, Yannick ressort avec léger avantage.
Le virage au ralenti:
Fabrice Pellerin en parle dans son livre (page 146). Yannick avait trouvé cette "botte secrète" (dixit le livre) tout seul et son entraîneur ne l'en avait pas contrarié, bien au contraire.
Sur les deux virages suivants de sa course, il ne reproduit pas tout à fait le même mouvement. Sans doute parce que cela demande un souffle qu'il n'a peut être plus durant le reste de la course.
C'est évidemment le signe d'une très grande maîtrise et d"une immense confiance en soi, de faire ainsi une coulée si longue au premier virage de cette finale aux JOs ; l'exemple aussi que les champions savent avoir leur style propre, tout en innovant techniquement, comme l'explique Pellerin.
On verra bien si cette technique sera reprise par d'autres nageurs.
Bonne nage !
Je viens de voir ces jours-ci à Nîmes ce fameux virage de Yannick Agnel qui s'entrainait dans la ligne à côté de la mienne, et j'avais été étonné par ce virage bizarre que j'ai observé de près en me mettant sous l'eau. Effectivement il commence son virage très tôt avant le mur en descendant à une vingtaine de centimètres sous la surface avant d'engager sa rotation (il "descend" peut-être un mètre avant de tourner, ce qui est beaucoup). Il faisait ce virage dans toutes ses séries de crawl.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour ce commentaire de première main ! vous avez encore mieux décrit le mouvement que dans mon post. Quelle chance de nager dans de telles conditions !
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