samedi 27 juillet 2013

Test: FINIS ZOOMER Z2, les palmes qui brûlent les jambes !

En matière de palmes, le marché se sophistique de plus en plus : on est loin des palmes rudimentaires d'antan.

Dans la série des palmes très courtes (souvent appelées Zoomers en anglais), Finis a lancé un nouveau modèle, plutôt extrême, car, non seulement la palme est très courte, mais en plus, elle est très, TRES souple !

Il s'agit des Zoomers Z2:



En termes de conception, c'est donc l'exact opposé d'une palme longue et rigide. Et logiquement, l'effet ressenti est aussi à l'opposé des grandes palmes.

Cette forme courte ajoutée à cette grande souplesse a pour effet de totalement réduire l'effet de propulsion à basse fréquence de jambes: si vous battez lentement des jambes, il ne se passera pas grand chose. En revanche, dès que vous battez vite des jambes, alors la puissance de la palme apparaît. C'est assez surprenant. En plus, la forme de l'arrière de la palme (voir photo) fait qu'elle permet aux muscles situés à l'arrière de la jambe (ischio-jambiers et fessiers) de plus travailler qu'avec une palme à la forme traditionnelle (*).


Manier ces palmes n'est donc pas une partie de plaisir, mais elles sont conçues pour cela: se faire mal aux jambes !

C'est un produit technique et très spécifique. Je les recommenderai donc plutôt à deux catégories de nageurs et nageuses :

- ceux qui souhaitent mettre à profit leur séance de natation pour développer la musculature de leurs jambes (que ce soit dans un but sportif ou esthétique) tout en ayant un effort cardio très soutenu. La Zoomer sera beaucoup plus intéressante pour cela que des grandes palmes. Elle se prêtera bien à un travail en fractionné car, à moins d'avoir une condition physique exceptionnelle, il y a peu de chances que vous puissiez enchaîner beaucoup de longueurs avec elles sans avoir les cuisses qui "piquent" (évidemment, comme je l'ai dit, en battant à haute fréquence; sinon elles ont beaucoup moins d'intérêt).

- les séances de sprint du fait de la puissance et de la fréquence qu'elles requièrent et permettent de développer.

Le prix public est apparemment autour de 25 euros actuellement.

Si possible, je vous conseillerai plutôt de les essayer avant l'achat car elles me semblent tailler un tout petit peu petit (avec un écart d'environ 1/2 taille par rapport aux chaussures de ville).

Bonne nage !

(*) Pour les coureurs à pied adeptent de la foulée médio-pied, ce n'est pas anodin !

vendredi 26 juillet 2013

Test: FINIS NEPTUNE, le nouveau standard du MP3 pour nageurs

On dit que la musique adoucit les moeurs alors, à l'heure où beaucoup de bassins sont surchargés de nageurs en cette période chaude et estivale, pourquoi ne pas vouloir nager en musique pour se relaxer ? Rien de tel que d'enchaîner les longueurs sur ses hits préférés !

J'ai pu tester le nouveau lecteur MP3 de Finis, le NEPTUNE. Voici une synthèse de mes réflexions et observations sur ce nouveau produit:

Petit rappel "historique": Finis fut le premier et le seul à proposer un lecteur MP3 par conduction osseuse, le Swimp3. Ce modèle, dont la première version fut mise sur le marché avant 2009, a évolué pour aboutir l'année dernière à la version 3 dont j'avais déjà parlé sur ce blog.

Le Swimp3 (dans sa version actuelle de 2GB)


Au contraire d'autres marques concurrentes, Finis a toujours misé sur cette technologie qui permet au son du Mp3 de passer non pas par l'oreille externe grâce à des écouteurs fixés dans les oreilles (comme c'est le cas de ses concurrents) mais par l'oreille interne grâce à des écouteurs qui se placent sur la machoîre.

La différence est de taille: car dès que l'eau s'infiltre entre l'oreille et l'écouteur dans le cas d'un Mp3 classique (ou par oreille externe), la qualité du son se dégrade énormément. Cet inconvénient n'existe absolument pas avec le système de Finis par conduction osseuse car les ondes ne passent pas par le pavillon de l'oreille mais par les os de la face, ce qui fait que la présence d'eau entre l'écouteur et le nageur n'a strictement aucun effet négatif, bien au contraire. En revanche, le son du Mp3 par conduction osseuse vient se combiner au bruit plus au moins fort de l'eau dans les oreilles du nageur. Au début, cela peut paraître gênant mais dès lors que le son du Mp3 est suffisamment fort et surtout que le nageur s'habitue à faire le tri entre le son de la musique et le bruit de l'eau, il n'y a alors plus vraiment de gêne.

Autant les différentes versions du Swimp3 étaient proches (puisque c'est la capacité mémoire qui était différente avant tout), autant le Neptune contient des évolutions technologiques très remarquables.

1) présentation et finition :

Voici les photos de l'emballage et du kit:



Le Neptune a quatre boutons de contrôle (situés autour de l'écran LCD) plus un bouton supplémentaire sur l'un des écouteurs. Les flèches "haut" et "bas" à gauche de l'écran contrôle l'avancement des morceaux et le volume (même mécanisme que sur le Swimp3 : si on appuie brièvement sur l'une des flèches, on change de morceau et si on laisse son doigt appuyé on modifie le volume). Le bouton en haut à gauche contrôle la mise en marche et l'arrêt  et le bouton en dessous contrôle le défilement dans le menu qui s'affiche sur l'écran LCD.



Le kit contient : le lecteur avec écran, les écouteurs (par conduction osseuse), le cable de connection USB (à la différence du Swim3, le Neptune a besoin de ce cordon séparé pour être connecté à un ordinateur Mac ou PC), le mode d'emploi (en anglais) et le sac de rangement:


Finis a vraiment fait un effort sur la présentation du produit par rapport à la version précédente le Swimp3. On retrouve les couleurs noires et jaunes de la dernière version du modèle précédent. Les écouteurs sont plus petits et plus légers (puisqu'une grande partie de l'électronique est maintenant dans le lecteur qui vient se placer accroché à la lanière des lunettes derrière la tête).

La qualité de finition paraît très bonne. Mais, bien sûr, c'est à l'utilisation qu'on pourra vérifier la fiabilité du produit. Le Neptune est garanti 1 an par Finis.

2) Système par conduction osseusse:

Il est rare qu'une technologie fasse l'unanimité mais, pour avoir tester plusieurs Mp3 et fait tester le système par conduction osseuse à d'autres nageurs, l'engouement est réel par rapport au système de propagation du son par oreille externe.

Comme je l'ai dit, le problème de ce type de propagation est qu'elle demande une excellente étanchéité de l'écouteur dans l'oreille, or, c'est souvent très difficile à maintenir au long d'une séance du fait des mouvements de l'eau et la configuration de l'écouteur qui ne correspond pas à totalement à la forme anatomique de l'oreille.

Le système par conduction osseuse supprime totalement ce problème. L'élément liquide devient même un atout dans le système en améliorant le son (on peut s'en rendre compte en constatant la différence de qualité d'écoute avec la tête ou non immergée). Le système est avant tout conçu pour fonctionner sous l'eau.



3) Fonctionnalités:

Voici un petit aperçu des fonctionnalités:
- équalizeur avec 5 modes (Bass, Pop, Rock, Jazz...),
- capacité mémoire de 4GB (soit approximativement 1.000 titres),
- classement par artiste et titre,
- fonction suffle,
- fonction de mise en veille de l'écran LCD (pour économiser les batteries)
- automonie batterie de 8h
- recharge d'une batterie vide en 3h (via USB avec un ordinateur Mac ou PC)
- écran LCD permettant de voir le nom des chansons
- boutons ergonomiques pour écouter, stopper, passer d'un morceau à l'autre, augmenter/baisser le volume
- étanche à 3 mètres (désolé pour les plongeurs : ca devrait être cool de pouvoir plonger profond en musique....)/

La plupart des ces fonctions n'existaient pas sur le Swimp3.

Le Neptune est plus sophistiqué et mieux conçu que le Swimp3 : on voit que les ingénieurs ont cherché à améliorer leur produit; on note, par exemple:

- la taille des écouteurs est plus réduite donc plus confortable : ils n'ont plus tendance à un peu trop écarté l'élastique des lunettes comme c'était le cas du modèle précédent, ce qui pouvait gêner un tout petit peu l'étanchéité des lunettes ;

- l'équalizeur améliore indéniablement la qualité sonore ;

- la fixation sur les écouteurs est sur un petit pivot qui permet de mettre et enlever les écouteurs de l'élastique des lunettes très facilement (voir photo) ;



 
- sur l'un des écouteurs est positionné un bouton supplémentaire d'arrêt/relance d'un morceau, ce qui permet de couper le son très facilement à tout instant.

4) prise en main et utilisation :

Le produit est très facile à utiliser : il suffit de le brancher sur son ordinateur par le port USB. Il n'est pas nécessaire de télécharger de logiciel d'interface. Il suffit de copier, de sa librairie musicale, les morceaux qu'on veut écouter (via Itunes ou bien directement sans passer par Itunes).

Evidemment, il ne faut pas s'imaginer retrouver la qualité sonore qu'on a dans son salon avec des hauts-parleurs dernier cri ou bien dans sa Lexus avec un auto-radio à 10 sorties.

Pour autant, la qualité sonore est très bonne sous l'eau et même hors de l'eau (par exemple en brasse ou en battements, on entend mieux la musique que sur le Swimp3) : le son ne subit pas de distorsion gênante; il reste clair et audible, tout au long de la séance.

S'agissant du maintien sur l'élastique des lunettres, le Neptune ne bouge pas quelque soit la nage pratiquée (papillon compris).



5) conclusion :

Le Neptune me semble être un produit extrêmement abouti, avec beaucoup d'améliorations intéressantes par rapport au Swimp3. Il crée un vrai standard dans le marché des Mp3 pour nageurs de par ses fonctionnalités et son système unique de conduction osseuse.

Le prix de lancement est en Europe de 133€, ce qui est moins cher que le prix du Swimp3 qui était autour de 150€ (bien que semble-t-il on puisse le trouver moins cher actuellement). Ce positionnement en termes de prix, au vu des services rendus par ce produit, devrait très probablement permettre à Finis de développer ses ventes sur ce marché des Mp3 aquatiques. D'ailleurs, Finis en a déjà vendu en Europe plus de 1.000 exemplaires depuis son lancement en mai dernier.

Bonne nage (et en musique peut être) !




mardi 9 juillet 2013

Jordan Harrison, the Australian rising star of the 1500 ?

At 17, the Australian swimmer Jordan Harrison has entered the very elite club of swimmers who have swum so young below 15 minutes in a 1500m (Pierkins, Hackett).  

In May 2013, he swam the distance in 14'51'' 02, beating his record of more than twenty seconds. 

The full video of the race can be seen on the facebook page of the blog.  

Kieren Pierkins's time of 14'50'58 (also at the age of 17 years) is not defeated by Harrison yet however. 

This performance surprised even his Australian coach Denis Cotterell who notably trained the last two holders of the world record in the 1500m: Grant Hackett and Sun Yang. 

Cotterell used to say that Hackett had swum more than 10,000 hours by the age of 17, which explained his precocity. The 10,000 hours threshold is often refered to by swim coaches as the minimum time required to become a champion (If you swim like common average swimmers, 2 or 3 hours per week, you will not reach these 10,000 hours ... before the age of 72! (i.e. 3 hours, 50 weeks a year from the age of six!). It gives you an idea of ​​the work involved for a 17-year old to reach this barrier.  This is a huge amount of training ! I do not know if Jordan Harrison has already swam that much.  

Harrison's style is very typical of the style of Grant Hackett and Sun Yang, with a very distinctive front quadrant swimming style (FQS) as can be seen in these pictures: at certain times, he is almost completely catching up with his hands so close to each other in front of his head (see photos)

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 (Dennis Cotterell is the man to the right in the photo)

The other interesting point in his technique is the excellent timing of his breathing. Its inhaling phase is very short (about two tenths of a second) and is skillfully placed before his left hand starts to return backwards. This allows him to remain extremely profiled even when he takes his breath and so to slow him down as least as possible.

  begining of inhalation : 12'43''3

 

end of inhalation : 12'43"5

 

The peculiarity of Jordan Harrison (compared to Sun Yang for example) is the use of a 6 beat kick (instead of a two beat kick). Its number of  strokes is 30 per 50m lap (corresponding to a distance per stroke of around 1m47 (assuming a 1 meter distance before the turn and a 5 meters distance after each flip turn). A very nice distance per stroke (I do not know the height of Harrison but it is probably around 1m90). 

We'll see in Barcelona how Jordan confirms this world-class performance.

Nice laps !


vendredi 5 juillet 2013

Jordan Harrison, le nouveau phénomène du demi-fond australien ?


A l'âge de 17 ans, le nageur australien Jordan Harrison vient de rejoindre le club très fermé des nageurs qui sont passés si jeunes sous la barre de 15' au 1500m (Pierkins, Hackett). En mai 2013, il a nagé la distance en 14'51''02, battant son record de plus de vingt secondes. La vidéo complète de la course est visible sur la page facebook du blog. Le temps de Kieren Pierkins de 14'50''58 (qu'il réalisa également à l'âge de 17 ans) n'est pas battu par Harrison toutefois.

Cette performance étonna même son entraîneur australien, Denis Cotterell, qui est bien connu des bassins : il a notamment entraîné les deux derniers détenteurs du record du monde du 1500m : Grant Hackett et Sun Yang.

Cotterell avait coutume de dire qu'Hackett avait déjà nagé plus de 10.000 heures à l'âge de 17 ans, ce qui expliquait sa précocité. La barre des 10.000 heures est souvent citée par les entraîneurs de natation comme étant le temps nécessaire pour "faire" un champion (Si vous nagez comme le commun des nageurs moyens, 2 ou 3 heures par semaine, vous n'atteindrez pas cette barre des 10.000 heures avant l'âge de...72 ans !! (à raison de 3 heures, 50 semaines par an depuis l'âge de six ans!!). Ca vous donne une idée du travail que cela représente pour un jeune de 17 ans d'atteindre cette barrière. C'est considérable !

Je ne sais pas si Jordan Harrison a déjà nagé autant.

Le style d'Harrison est très typique du style de Grant Hackett et Sun Yang, avec un style en semi-rattrapé (FQS) extrêmement marqué comme on peut l'observer sur ces photos : à certains instants, il est presque en rattrapé complet avec ses mains si proches les unes des autres devant sa tête (voir les photos).





(Dennis Cotterell est justement l'homme à droite sur la photo)


L'autre point intéressant dans sa technique dont tous les nageurs peuvent s'inspirer est l'excellent timing de son inspiration. Sa phase d'inspiration est très brève (environ 2 dixièmes de secondes) et surtout elle est placée avant même que sa main sous-marine commence à revenir vers l'arrière. Cela lui permet de rester extrêmement profilé même quand il inspire et ainsi de se freiner le moins possible.

début de l'inspiration à 12'43''3 :


fin de l'inspiration à 12'43"5 : le bras sous-marin est encore presque totalement tendu devant lui :


La particularité de Jordan Harrison (par rapport à Sun Yang par exemple) est l'utilisation d'un battement six temps (et non de deux temps).

Son nombre de coups de bras est presque toujours de 30 par longueur de 50m (ce qui correspond à une amplitude d'environ 1m47 à chaque coups de bras, si on compte un gain de 1 mètre avant le virage et de 5 mètres en sortie de virage). Une très belle amplitude évidemment (Je ne connais pas la taille d'Harrison mais elle doit très probablement autour d'1m90).

On verra si ce nageur confirme cette précocité dans ses performances futures...

Bonne nage !

NDLR: merci au lecteur qui avait corrigé mon erreur de frappe : il s'agissait évidemment de dixièmes et pas de centièmes durant la phase d'inspiration.

mercredi 3 juillet 2013